La cinémathèque française a mal choisi son moment. Alors que l'affaire Weinstein continue à faire les gros titres, l'établissement a fait état d'une programmation qui fait polémique.
En effet, une rétrospective consacrée au réalisateur Roman Polanski a été annoncée cette semaine. Elle devrait se dérouler du 30 octobre au 3 novembre prochains.
Le premier jour, une séance privée devrait être présentée par le cinéaste polonais lui-même avant la diffusion de l'adaptation «D'après une histoire vraie», présentée à Cannes en 2017 dans la catégorie hors compétition.
Les jours suivant, «Chinatown» sera projeté et une master-class autour de «The Ghost Writer», pour lequel il a obtenu le César du Meilleur réalisateur en 2011, est également prévue par la Cinémathèque française.
Mais alors que la liste des victimes présumées du producteur Harvey Weinstein ne cesse de s'allonger, la programmation d'une rétrospective consacrée à Roman Polanski est loin de faire l'unanimité. Pour rappel, le réalisateur est toujours sous le coup de poursuites judiciaires outre-Atlantique pour le viol d'une mineure commis il y a quarante ans.
Nous appelons la @cinemathequefr à déprogrammer la rétrospective sur Roman Polanski #DeprogrammezPolanski pic.twitter.com/hAgoo9pv4K
— Politiqu'elles (@Politiquelles) 22 octobre 2017
Une cinquième victime présumée
Dans les colonnes du Figaro de vendredi, le collectif «Politiqu'elles» s'est ainsi indigné du choix de la Cinémathèque française. «Il est mis sur un piédestal à la Cinémathèque française. Beaucoup d'artistes jugés coupables ou présumés coupables sont réhabilités par la société et continuent d'être honorés quinze jours après Bertrand Cantat à la une des Inrocks. On peut être un artiste brillant et une personne inhumaine», a déclaré Fatima El-ouasdi, porte-parole du groupe féministe.
Frédéric Bonnaud, président de la Cinémathèque, s'est quant à lui défendu de toute provocation dans le contexte actuel des affaires Weinstein et Rozon qui secouent le monde du 7ème Art et du divertissement. «Notre programmation se fait un an à l'avance» affirmait-il au Figaro ce vendredi.
Ces derniers mois, d'autres femmes ont accusé le réalisateur de les avoir agressées sexuellement. En octobre, Renate Langer a affirmé avoir été violée par ce dernier en 1972, quand elle était âgée de quinze ans. Il s'agit de la quatrième femme a porté de telles accusations contre Roman Polanski.
Mais il y en aurait encore une autre. Vendredi, le Sun relayait un nouveau témoignage. Marianne Barnard déclare, elle aussi, avoir été agressée sexuellement par Roman Polanski, en 1975, alors qu'elle n'avait que dix ans.