La musique contre la maladie : Johnny Hallyday, qui lutte depuis plusieurs mois contre un cancer, a fait un retour très attendu sur scène samedi soir à Villeneuve d'Ascq, avec ses compères Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, pour la première date de la tournée des Vieilles Canailles.
Les trois septuagénaires ont fait leur entrée sur la scène du Stade Pierre Mauroy peu après 21H00, sous les applaudissements, pour un concert qui doit durer deux heures et a débuté par le fameux, «Les Play Boys», de Jacques Dutronc. L'épouse de Johnny Hallyday, Laeticia, était présente dans la salle.
Les fans s'étaient pressés à l'entrée du stade où les mesures de sécurité étaient visibles avec plusieurs binômes de gendarmes armés en patrouille à l'extérieur, des contrôles des sacs et un passage au détecteur de métaux pour le public.
«On est impatients de revoir Johnny. J’avais 10 ans pour mon premier concert de Johnny. Je tiens ça de mon père et j’ai baigné mon fils dedans, il a vu son premier concert à 4 ans. Johnny, on va le voir chaque fois qu’il vient. C’est Elvis Presley, mais Français, c’est un "king". On espère le retrouver en forme, le mieux possible», déclarait Laurent, 48 ans, technicien dans l’automobile, avant le début du concert.
«Bêtes de scène»
«Moi je viens pour voir le trio, mais j'aime bien Eddy Mitchell. Ce sont des bêtes de scène. Ils touchent toutes les générations avec leurs textes», confiait Anita, une retraitée de 62 ans.
«Johnny je l’ai déjà vu plusieurs fois en solo. C’est une surprise qu’il soit là avec ses soucis de santé», soulignait Robert, 54 ans, venu de la banlieue de Lille. La santé de «l'idole des jeunes» est en effet dans toutes les têtes depuis qu'il a annoncé en mars qu'il se soignait pour un cancer.
Le chanteur qui aura 74 ans jeudi a donné des signes rassurants sur son état de santé cette semaine.
Arrivé il y a une dizaine de jours en France en provenance de Los Angeles où il vit et où il suit un traitement contre la maladie, la légende du rock français est apparu déterminée en conférence de presse mardi.
«Je vais du mieux possible, je me soigne, je lutte, je me bats et j'espère bien m'en sortir», a-t-il lancé.
Apparu «en forme» cette semaine lors les séances de répétition à la Seine Musicale, selon une source proche de la production, Johnny entrevoit ce retour comme une thérapie par la musique et ce qu'il aime le plus: se produire en public.
«J'avais à coeur de faire cette tournée, car pour moi c'est bénéfique moralement», a reconnu le chanteur, qui a par ailleurs commencé l'enregistrement d'un nouveau disque ces dernières semaines en Californie.
«C'est un battant»
C'est lui qui est à l’initiative de cette reformation des Vieilles Canailles pour 17 shows en France, en Belgique et en Suisse. Trois ans après les concerts de Bercy, il a convaincu ses deux amis d'adolescence de repartir pour un tour.
«C'était dommage de n'avoir fait que Paris la première fois, beaucoup de fans me demandaient de venir faire (la tournée) en province», a-t-il expliqué.
Le public verra une déclinaison du spectacle de 2014, avec des chansons des uns et des autres interprétées en solo, en duo ou en trio.
«Le but de ce spectacle, c'est de se foutre un peu de notre gueule», a dit l'interprète d'«Allumer le feu», invoquant l'esprit du Rat Pack, cette formation des années 50 qui avait notamment réuni Dean Martin et Sammy Davis Jr autour de Frank Sinatra.
Selon la production, 90% des billets - entre 84 euros et 235 euros - ont été écoulés.
Condition sine qua non de la tenue de cette tournée qui se terminera à Carcassonne le 5 juillet, les trois artistes rentreront en avion chez eux à Paris après chaque concert.
A propos de son copain qu'il connaît depuis ses 15 ans, Eddy a affirmé : «Ce que j'aime chez Johnny c'est que c'est Robocop a lui tout seul, il est recousu de partout mais c'est un battant».