Les Catalans veulent s'inviter à Madrid! Guidé par Lionel Messi, le FC Barcelone espère réserver son billet pour une finale de Ligue des champions forcément symbolique dans la capitale espagnole... à condition de survivre à Liverpool, sans Salah, mardi en demi-finale retour (21h00).
Dominé mais ultra-réaliste à l'aller (3-0), le Barça n'est plus qu'à une marche de sa neuvième finale de C1, la première depuis 2015. Et ce rendez-vous serait d'autant plus beau qu'il a lieu au stade Metropolitano, à 500 km seulement à vol d'oiseau du Camp Nou, dans la ville du grand Real, l'éternel rival.
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En 2010, alors que la finale était prévue au Santiago-Bernabeu, l'antre merengue, Barcelone avait caressé l'espoir d'être de la fête. Mais patatras, les Catalans avaient chuté en demi-finale contre l'Inter Milan de José Mourinho (1-3, 1-0).
Cette fois, l'occasion est trop belle: "Nous savons ce que nous voulons: jouer la grande finale à Madrid", a résumé le milieu Ivan Rakitic.
Flambant neuf, le stade Wanda Metropolitano de l'Atlético a souvent souri au Barça, qui y est invaincu depuis l'inauguration en 2017, remportant également la finale de Coupe du Roi 2018 contre Séville (5-0).
- Un symbole très fort -
Et puis il y a le symbole très fort que représenterait une finale à Madrid pour le club étendard de l'identité catalane, un an et demi seulement après l'échec de la tentative de sécession de la région du nord-est de la péninsule.
Porteur d'un brassard de capitaine aux couleurs du drapeau catalan, l'Argentin Messi se garde bien de se mêler de politique. Son rêve à lui est sportif: atteindre à nouveau la finale de Ligue des champions pour y décrocher le cinquième trophée de sa carrière, le sixième de l'histoire du club.
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"Messi vole jusqu'au Wanda", a titré la presse espagnole au vu des prestations stratosphériques du quintuple Ballon d'Or, également lancé vers un sixième titre de meilleur joueur du monde.
En demi-finale aller au Camp Nou, alors que le Barça peinait, le petit attaquant a surgi pour inscrire un doublé et donner un net avantage de trois buts aux Catalans avant la seconde manche mardi. Et le club blaugrana, déjà sacré champion d'Espagne fin avril, n'est plus qu'à trois matches d'un retentissant triplé Liga-Coupe-C1, comme en 2009 et 2015.
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"Nous sommes dans un moment décisif et très beau, nous devons être plus unis que jamais", a lancé Messi.
Mais rien n'est fait, a-t-il aussitôt assuré. "Ce n'est pas définitif, nous allons aller dans un stade très compliqué, avec une grande histoire", a prévenu l'Argentin, d'autant que le Barça sera privé à Liverpool de l'ailier français Ousmane Dembélé, à nouveau blessé.
- Prudence -
Les précédents incitent d'ailleurs à la prudence: le FC Barcelone n'a-t-il pas sombré en quarts l'an dernier en gaspillant trois buts d'avance contre l'AS Rome (4-1, 0-3) ? Et à la même époque, Liverpool n'avait-il pas atomisé 3-0 le Manchester City de l'ancien entraîneur barcelonais Pep Guardiola dans son antre d'Anfield ?
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Les Reds restent d'ailleurs célèbres pour le miracle d'Istanbul en 2005, lorsqu'ils avaient gagné le titre européen aux tirs au but aux dépens de l'AC Milan, qui menait pourtant 3-0 à la pause...
"Nous avons beaucoup pensé à cela, d'autant que nous savons qu'ils ont un avantage supplémentaire ici devant leurs fans", a souligné lundi l'Uruguayen Luis Suarez qui revient à Anfield où il a joué entre 2011 et 2014.
Mais Liverpool, également engagé dans une haletante course pour le titre national face à Manchester City, se présentera sans ses meilleurs atouts offensifs: Mohamed Salah et Roberto Firmino, blessés, ont déclaré forfait, laissant l'essentiel des responsabilités offensives à Sadio Mané, le dernier rescapé du "Big three".
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"Deux des meilleurs attaquants du monde ne sont pas disponibles et nous devons marquer quatre buts contre Barcelone pour nous qualifier. Ça ne rend pas la vie plus facile", a ironisé l'entraîneur Jürgen Klopp, conscient que son équipe devra "non seulement marquer, mais aussi empêcher Barcelone de marquer."
Liverpool garde aussi un goût amer à l'évocation de la capitale espagnole. Précisément la ville du Real, cet adversaire qui, en finale l'an dernier (3-1), avait privé les "Reds" d'un sixième sacre européen.
Madrid ? Tout le monde s'y voit déjà.