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Zoo de Beauval : les jumeaux pandas sont nés mais le premier n'a pas survécu

En dehors de la Chine, seuls 22 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas.[GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Les équipes du zoo de Beauval ont vécu joie et tristesse dans la nuit de vendredi à samedi avec la naissance des deux bébés pandas jumeaux.

Le premier né est mort peu après 23h30 mais son jumeau ainsi que la mère Huan Huan ("Joyeuse") vont bien. Le petit décédé «était bien trop faible pour survivre. Les soigneuses chinoises, qui ont l'expérience, l'ont vu tout de suite», a indiqué le directeur du zoo, Rodolphe Delord. Très vite, les visages sont devenus graves et les conversations d'animées étaient chuchotées.

Le nouveau-né viable, un mâle, pèse 142,4 grammes, soit 21,4 grammes de plus que son jumeau à la naissance, a précisé le chef vétérinaire du zoo, Baptiste Mulot. Né à 22h18, le premier né avait été immédiatement écarté par sa mère au profit de son jumeau né à 22h32. Guidée par son instinct, Huan Huan «a spontanément choisi le plus vigoureux, comme les mères pandas le font dans la nature», a expliqué le directeur du zoo. Elle l'a léché, le prenant délicatement dans ses pattes dans un geste très maternel comme elle l'avait fait auparavant pour le premier né.

Le premier bébé était trop faible

Le bébé abandonné a été placé immédiatement dans une couveuse. Posé sur une serviette éponge rose, un peu du même ton que sa peau totalement nue, les soigneurs ont tenté vainement de le réchauffer avec un sèche-cheveu. «Nos équipes vétérinaires ont fait le maximum pour le ramener, mais il était trop petit, trop faible», a dit le directeur du zoo.

Le second bébé panda est en revanche en «parfaite santé» : placé en couveuse une vingtaine de minutes après sa naissance pour nettoyer le cordon, faire ses premières selles et lui donner du colostrum, le précieux premier lait secrété par les mamelles, il a ensuite été rendu à sa mère qui le réclamait, s'agrippant aux barreaux de sa loge.

«Huan Huan est une très bonne mère mais c'est une primipare qui n'a pas d'expérience. Donc, nous lui donnons un petit coup de main», a commenté Rodolphe Delord. Indifférente à la fébrilité en coulisses des équipes du zoo, Huan Huan avait trompé son monde vendredi après-midi : surveillée 24 heures sur 24 grâce avec cinq caméras et un micro, elle ne présentait pas les signes d'agitation qui annoncent normalement une mise bas dans les 24 heures.

La «saga» de Huan Huan et Yuan Zi retracée

 

Dans la foule des visiteurs estivaux, les pandas géants de Beauval prêtés par la Chine, âgés de 9 ans, sont plus que jamais des stars. Mais seul le mâle et père biologique Yuan Zi («Fils de celui qui a la tête ronde») est visible. Pour voir évoluer toute la petite famille dans son enclos, il faudra attendre au moins trois mois : le temps que le bébé panda ouvre les yeux, se couvre de poils et prenne des forces.

D'ici là, cinq écrans géants retraceront pour les visiteurs la «saga» de Huan Huan et Yuan Zi, arrivés en France en 2012, avec notamment la difficile reproduction des pandas illustrée par une scène drolatique de l'accouplement raté en mars, ou encore l'insémination artificielle durant la courte période de chaleurs de Huan Huan.

Les fans du seul couple de pandas présent en France pourront aussi revoir l'annonce de la gestation, avec les images des échographies.

Un événement diplomatique

En dehors de la Chine, seuls 22 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas. Huan Huan et Yuan Zi ont été prêtés pour dix ans. Comme le veut la règle, ils n'ont pu venir en France qu'après que le chef de l'État français - Nicolas Sarkozy à l'époque - l'eut demandé en personne au président chinois.

La naissance d'un bébé panda est donc un événement autant diplomatique que médiatique : selon l'usage, Brigitte Macron devrait être avec la Première dame chinoise la marraine du nouveau-né, qui sera remis à la Chine d'ici trois ans, lorsqu'il sera sevré.

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