Déjà sacré en 2012, Chalon-sur-Saône a arraché vendredi soir son deuxième titre de champion de France de ProA, sur son parquet du Colisée, contre Strasbourg qui échoue pour la cinquième fois consécutive en finale.
Portés par un Colisée en fusion, les Chalonnais ont remporté la série 3 à 2 au terme d'un cinquième match longtemps indécis (74-65), disputé sous une chaleur étouffante.
Menés à l'issue du troisième quart-temps (46-47), les hommes de Jean-Denys Choulet ont pris l'ascendant lors des dix dernières minutes.
Comme au match 3 où il avait été décisif avec son tir inscrit au buzzer, Jérémy Nzeulie, désigné meilleur joueur de l'ensemble de la finale, a été déterminant dans la victoire de l'Elan. Son panier primé à trois minutes de la sirène a permis à sa formation de creuser un écart qui s'est avéré fatal (66-57). Chalon avait attaqué le dernier quart-temps avec un 7-0 qui a assommé les Alsaciens.
Strasbourg, qui a pu compter sur la présence de Franck Ntilikina, revenu quelques heures plus tôt de son expédition outre-Atlantique où il a été drafté en 8e position par les New York Knicks, avait jusque-là plutôt bien mené sa barque. Mais la formation alsacienne n'a pas réussi à tenir la distance.
C'est une nouvelle terrible désillusion pour la SIG et son entraîneur Vincent Collet, décidément maudits en finale après leurs échecs face à Nanterre (2013), Limoges (2014 et 2015) et Villeurbanne (2016).
- 'Saison inespérée' -
Pour Chalon, c'est un retour au sommet inattendu. Certes, le cru 2017 en Bourgogne n'aura pas la même saveur que celui historique de 2012, qui avait vu l'Elan Chalon tout rafler ou presque (triplé Championnat/Coupe/Leaders Cuo et finale de l'EuroChallenge).
Mais, avec une finale perdue en Coupe Fiba (4e échelon européen), la saison 2017 aurait pu avoir un goût très amer.
"On n'est pas une grosse équipe et on réussit une saison inespérée", a souvent répété au cours des dernières semaines l'entraîneur Jean-Denys Choulet, déjà titré avec Roanne il y a dix ans.
Au regard de son budget, le huitième de ProA, l'Elan Chalon ne figurait effectivement pas parmi les favoris en début de saison.
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Mais le recrutement effectué par Jean-Denys Choulet, savant mélange de talents offensif (Clark, Harris) et de joueurs au profil plus défensif (Fall, Nzeulie, Pitard), s'est avéré judicieux.
Le sacre chalonais doit beaucoup à son entraîneur. Chemise blanche ouverte au troisième bouton, forte personnalité avec les arbitres (il est souvent sanctionné par une faute technique en match), Choulet a réussi à imposer son style en Bourgogne. Et ce n'était pas gagné.
"Pour tout vous dire, je n'adhérais pas à 100% à ce jeu extrêmement offensif que Jean-Denys proposait au départ. Ce n'est pas du tout la même philosophie" que les entraîneurs précédents, avait reconnu auprès de l'AFP le président du club, Dominique Julliot. Puis la mayonnaise a pris.
- Coude-à-coude -
En finale, face à Strasbourg, les Bourguignons ont survolé la première manche (89-75), avant de subir leur première défaite à domicile en play-offs (72-74).
Auteur d'un incroyable retournement de situation lors du troisième épisode remportée au Rhénus de Strasbourg grâce à un tir au buzzer de Nzeulie (70-71), ils ont laissé passer une première balle de match lundi en Alsace (78-84). Mais pas la deuxième.
Devant leur public vendredi soir, les Chalonnais ont longtemps été au coude-à-coude avec les Strasbourgeois. A l'image de l'ensemble de la finale, la première période a ainsi vu pas moins de dix-sept changements de leader.
Avec ses stars John Roberson et Cameron Clark en retrait (2 et 5 points à la pause), l'Elan n'est pas parvenu à enflammer les débats.
La SIG n'a pas su en profiter, elle aussi trahi par ses deux Américains Erving Walker (0 point) et A.J Slaughter (11 points).
Finalement, c'est Jérémy Nzeulie, bien relayé par l'intérieur américain Ekene Ibekwe, qui a pris les choses en mains pour porter l'estocade.