L'investiture de 428 candidats de la République en marche! pour les législatives, dont 52% venant de la société civile, représente un renouveau indiscutable pour la classe politique mais pas sans danger, estime vendredi la presse.
"Une moitié de candidats sans passé d’élu, une moitié de femmes, un éventail professionnel plutôt large, quelques têtes, le renouveau est indiscutable", reconnaît Laurent Joffrin, dans Libération.
Puis le directeur de la rédaction de Libé de rapidement prévenir: "L’appel à la société civile, rituel depuis une ou deux décennies, n’a pas toujours donné des résultats concluants".
"Oui, le renouvellement et le rajeunissement sont bien là et il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle", estime également dans Le Figaro, Paul-Henri du Limbert, pour qui cependant: "La recomposition attendra".
"La République En Marche! tient ses promesses de fraîcheur et d'inédit", constate Florence Chédotal, de La Montagne. Ce vent de fraîcheur "avec une moyenne d'âge de 46 ans", est également noté par Laurent Bodin, dans L'Alsace, tout comme par Martin Vaugoude, du Télégramme, qui écrit: "Le renouvellement est réel, avec l’apparition de profils souvent rafraîchissants".
Cette liste est "séduisante en théorie, délicate en pratique. Car la politique reste un métier de dur à cuire, sur lequel bien des civils se sont, par le passé, cassé leurs dents de lait", rappelle Jean-Claude Souléry, de la Dépêche du Midi.
Et Dominique Jung, Des Dernières Nouvelles d'Alsace, de citer Clemenceau: "La guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires". "Et la politique", demande l'éditorialiste, "est-ce une chose trop grave pour l’abandonner à une caste ?"
- Inexpérience -
"52 % des candidats n’ont jamais endossé le moindre mandat. Il paraît que c’est rassurant", ironise Denis Daumin, de La Nouvelle République du Centre-Ouest.
"Il ne faut tout de même pas oublier que ce n’est pas sur une photo de famille que les Français jugeront la politique menée", met en garde Jean-Marc Chevauché, du Courrier Picard.
Certes "la liste donne de l’épaisseur au renouvellement tant attendu", admet Jean-Louis Hervois, de la Charente Libre, qui ne cache pas une certaine inquiétude, car pour lui "beaucoup d’élus découvriront un nouveau monde. Et rien n’assure aujourd’hui que s’en dégagera une majorité cohérente".
"Et quant à pouvoir s’imposer face aux professionnels de la politique qui s'incrustent… On leur souhaite bon courage", lance Bernard Maillard, dans le Républicain Lorrain.
"L’envie de faire du neuf est bien affichée. Mais le pari que l’inexpérience n'anéantira pas les bonnes volontés est un rien osé et c’est méconnaître la machine parlementaire de l’intérieur", assure Hervé Chabaud, de L'Union/L'Ardennais.
Cette liste représente "un premier contingent (...) sans véritable expérience du combat électoral", relève aussi Jean-Michel Servant du Midi Libre.
"Un pari risqué pour Emmanuel Macron qui, en cas de victoire à l’Assemblée, aura à gérer une majorité disparate, pas vraiment aguerrie aux duretés de la politique. Le côté amateur pourrait alors vite éclipser la fraîcheur des nouveaux élus", conclut l'éditorialiste.