L'affiche du syndicat Info'com de la CGT dénonçant les violences policières et qui a déclenché de vives polémiques, passe mal également auprès de la presse qui affirme mercredi ne pas comprendre cette "provocation gratuite".
"C'est peu de dire qu'elle (l'affiche)fait parler d’elle. En mal surtout", relève Timothée Boutry, dans Le Parisien.
"Les politiques, de droite comme de gauche, dénoncent l’outrance du message, les syndicats de police sont ulcérés et même à la tête de la confédération, une certaine gêne se fait sentir", détaille le journaliste.
"On se demande pourquoi une organisation aussi +responsable+ et politiquement structurée que la CGT verse soudain dans une manière de gauchisme à l’emporte-pièce", s'énerve Jean-Claude Souléry, de La dépêche du Midi. "À force de tout dire et même son contraire, de tout revendiquer et même davantage, voilà nos repères brouillés. Oubliée, la peur. Oublié, l’état d’urgence. Oublié, ce besoin d’unité", déplore-t-il.
Philippe Marcacci, de l'Est Républicain, remarque que : "la CGT s’accroche jusqu’à l’excès à son chiffon rouge, une stratégie de combat faisant fi du réformisme ambiant". Et de prévenir : qu'"il serait réducteur et dangereux de souscrire à la fumeuse théorie du tabassage systématique. Surtout en ces périodes troublées où les forces de l’ordre ont été appelées en première ligne pour +défendre la patrie en danger+."
Christophe Bonnefoy, dans le Journal de la Haute-Marne, se demande également "comment la CGT en est venue à se perdre sur le sujet des violences policières, quand on l'attend plus précisément sur son rôle premier: la défense des salariés" et juge l'affiche comme "une provocation gratuite" qui "piétine la trop brève union nationale", souligne Xavier Brouet, du Républicain lorrain.
Matthieu Verrier, dans La Voix du Nord, tente une explication à cette "affiche qui marque les esprits". "Si la direction de la CGT a renoué avec ses militants, la centrale cherche encore à accompagner les luttes émergentes. Ce défi incite à épouser toutes les causes, surtout celles qui résonnent dans l’histoire de la gauche radicale, comme les violences policières", écrit l'éditorialiste.
Dans Le Figaro, Cécile Crouzel explique que "menacée par la CFDT et secouée par des dissensions internes la CGT réagit en mettant la barre… à gauche toute. Pour preuve, Philippe Martinez, son secrétaire général, n’a pas récusé l’affiche polémique."
Le syndicat Info'com de la CGT (salariés de l'information et de la communication), a publié le 16 avril sur son site internet une affiche téléchargeable montrant une matraque et un insigne de CRS, près d'une flaque de sang, titrée: "la police doit protéger les citoyens et non les frapper".