Les principales Bourses européennes essuyaient de lourdes pertes lundi matin, plombées par la dégringolade des marchés asiatiques, les investisseurs s'inquiétant des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.
Vers 10H40 (08H40 GMT), la Bourse de Paris perdait 2,82%, Francfort 2,67%, Londres 2,49%, Madrid 2,56% et Milan 2,82%.
L'indice Eurostoxx 50, qui regroupe les grandes entreprises de la zone euro, lâchait 2,63%.
Dans la foulée, sur le marché de la dette, les taux d'emprunt des pays du sud de la zone euro se tendaient assez nettement, tandis que celui de l'Allemagne, dont les obligations font office de valeur refuge, se stabilisait.
Les marchés européens plongeaient à nouveau, après avoir déjà été chahutés depuis une dizaine de jours par la mauvaise passe de la place boursière chinoise.
La Bourse de Shanghai a d'ailleurs terminé lundi sur un plongeon de presque 8,5%, sa plus forte baisse journalière depuis huit ans.
Cette débâcle du marché chinois se double d'une chute du prix du pétrole, le brut américain repassant sous la barre des 40 dollars.
Les investisseurs s'inquiètent de la fragilité de l'économie chinoise et de son impact sur la croissance mondiale, alors que les mesures prises par les autorités du pays ne rassurent pas.
Pékin a notamment annoncé dimanche que le gigantesque fonds de pension chinois allait être autorisé à investir une partie de ses colossaux actifs dans les Bourses locales.
"L'absence d'annonces de mesures par les autorités chinoises afin de stabiliser l'économie a mis le feu aux poudres, avec à la clé un effondrement des indices boursiers partout en Asie, qui contamine l'Europe ce matin", résument les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.
Les doutes sur l'économie mondiale interviennent au moment où la croissance reste poussive en zone euro, comme en témoignent les chiffres pour le deuxième trimestre publiés récemment.
Les investisseurs sont également dans le flou concernant la politique monétaire de la banque centrale américaine, qui a jusqu'à présent été un facteur de soutien très important au marché.
La Réserve fédérale américaine (Fed) entend remonter ses taux d'ici la fin de l'année mais cette initiative devrait être contrariée par la Chine et la faiblesse de l'inflation.
"En d'autres termes, après tant d'argent mis sur la table par les banques centrales, tant d'argent public dépensé par les Etats, et après avoir endetté les ménages des pays émergents, doit-on craindre une rechute non maîtrisée de l'économie mondiale ?", s'interroge Crédit Mutuel-CIC.
Les stratégistes ne privilégient toutefois pas ce scénario "grâce à l'autonomie de la croissance aux Etats- Unis et aux marges de manœuvre qui subsistent en Chine pour stabiliser l’économie".