Connu pour ses scènes de combat épiques et l’héroïsme des personnages principaux, le film «300», réalisé par Zack Snyder en 2006, voit Gerard Butler incarner Leonidas, le roi de Sparte, qui part affronter l’armée perse avec 300 hommes. Mais pourquoi ce chiffre au juste ?
Une pure folie. Sortie en 2006 dans les salles, le film «300» de Zack Snyder raconte de manière fantastique et spectaculaire la bataille des Thermopyles en -480, opposant l’alliance des cités grecques, dont Sparte, à l’Empire perse de Xerxès Ier. Le comédien Gerard Butler y incarne le roi spartiate Leonidas qui, dans un ultime élan héroïque, décide de partir affronter la colossale armée de Perse avec un groupe de 300 hommes.
Pourquoi un si petit nombre de combattants ? Si on laisse de côté le fait que, historiquement, cela est totalement faux (on y reviendra plus tard), on peut expliquer ce choix par le moment précis où l’affrontement à lieu. Quand Leonidas décide de prendre les armes pour s’opposer à l’armée de Xerxès Ier, Sparte se trouve au milieu des célébrations des Karneia, des festivités religieuses en l’honneur d’Apollon qui marquent le passage de l’été à l’hiver. Selon les lois en vigueur, le caractère sacré des célébrations empêche qu’une guerre soit menée pendant les neuf jours de son déroulé.
Le roi Leonidas a donc fait une sérieuse entorse à la loi en décidant de partir combattre, et a été contraint de réduire ses effectifs à 300 hommes issus de la garde royale, pour ne pas contrarier plus encore ceux qui exigeaient le respect des traditions. Sachant pertinemment qu’ils allaient vers une mort certaine, il ne choisira que des soldats ayant au moins un fils vivant, afin de s’assurer que leur descendance fera vivre leur nom.
Une réécriture de l’histoire
Le film de Zack Snyder a une fâcheuse tendance à fortement idéaliser le fonctionnement de la société spartiate, la décrivant comme un peuple fier doté de combattants altruistes qui ne pensent qu’à se défendre de l’envahisseur perse. Alors qu’elle était connue pour son oppression de la population, et de nombreuses pratiques problématiques envers ceux qui n’étaient pas considérés comme des membres à part entière de la société.
On peut également s’amuser de la tenue des soldats dans le film, qui apparaissent à moitié nu, avec un simple casque, une culotte et une cape rouge. Ce qui n’était pas le cas des guerriers de l’armée de Sparte, qui portaient des armures pour protéger leur torse ainsi que de longues tuniques. Aussi, l’armée de Leonidas n’était pas la seule sur le champ de bataille, puisque pas moins de 7.000 hommes venus des autres cités grecques étaient également présents pour faire face aux forces armées perses. Et quand l'issue de la bataille- une défaite - ne faisait plus aucun doute, au moins 700 combattants de la cité grecque Thespies se tenaient aux côtés des soldats de Leonidas pour faire barrage aux Perses dans un ultime sacrifice.
Bien évidemment, «300» a fortement remanié l’histoire afin de proposer un récit héroïque et spectaculaire, avec un Xerxès Ier représenté à la manière d’un dieu, lui aussi très peu habillé et affublé de piercings qui ne correspondent en rien à la réalité de l'époque. Le film de Zack Snyder, malgré son inexactitude historique, n’en reste pas moins un spectacle visuel qui a profondément marqué les spectateurs au moment de sa sortie en salles.