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The Apprentice : l'étrange relation entre Andy Warhol et Donald Trump

Donald Trump a fréquenté succinctement Andy Warhol dans les années 1980 à New York. [AP / AFP-Bill SWERSEY / AFP]

Dans «The Apprentice», qui sort en salles ce mercredi 9 octobre, Donald Trump croise le chemin d’Andy Warhol par l’intermédiaire de sa relation avec l’avocat Roy Cohn. Les deux hommes s’appréciaient-ils dans la réalité ? Leur relation fut aussi brève qu’étrange.

Une fascination mutuelle rapidement consommée. Le film «The Apprentice», sorti en salles ce mercredi 9 octobre, évoque de manière fugace la rencontre à New York entre l’artiste Andy Warhol et Donald Trump par l’entremise de l’avocat Roy Cohn, qui était le mentor de l’ancien président américain. Les deux hommes se sont effectivement fréquentés un temps au début des années 1980.

Une relation qui a débuté de manière informelle en février 1981, alors qu’ils assistaient tous deux à la fête d’anniversaire de Roy Cohn, avant qu’un rendez-vous d’affaires ne soit organisé. Une entrevue arrangée par Marc Balet, le directeur artistique du magazine Interview, et racontée par Andy Warhol dans le livre «The Andy Warhol Diairies», qui regroupe les notes rédigées par l’artiste dans son journal intime, de novembre 1976 jusqu’à sa mort en février 1987.

«J’ai dû rencontrer Donald Trump au bureau. Marc Balet avait arrangé l’entrevue (…) Il réalise un catalogue pour tous les magasins situés dans l’atrium de la Trump Tower (qui était encore en travaux) et il a dit à Donald Trump que je pouvais faire un portrait de l’immeuble qui sera accroché en haut de l’entrée résidentielle (…) C’était tellement étrange, ces personnes sont tellement riches. Ils parlaient d’acheter un immeuble qui coûte plus de 500 millions de dollars», écrit-il, précisant qu’il prévoyait de faire plusieurs tableaux bien qu'aucune commande officielle n’ait été passée par Donald Trump.

Aucun accord

Les semaines qui suivent, Andy Warhol se montre inspiré, au point de réaliser huit tableaux représentant la tour dans des couleurs noires, argentées, et dorées. Il est clairement impatient de montrer son travail à Donald Trump et son épouse, Ivana, selon ses notes. Mais quand le couple débarque dans son atelier de la Factory à Manhattan en août 1981, rien ne se passe comme prévu.

«Les Trump sont venus (…) Je leur ai montré les peintures de la Trump Tower que j’ai faites. Je ne sais pas pourquoi j’en ai fait autant, huit en tout. En noir et blanc, et argent, ce que j’estimais faire chic pour une entrée. Mais c’était une erreur d’en faire autant, je crois que cela les a déboussolés. M. Trump était très contrarié que les couleurs ne soient pas coordonnées (…). Je crois que Trump est avare cependant, c’est le sentiment que j’ai eu. Et Marc Balet qui avait tout organisé était en état de choc», rédige-t-il, se montrant confiant qu’Ivana Trump puisse faire changer son mari d’avis.

Un couple détesté

Au final, Andy Warhol ne vendra jamais ses tableaux à Donald Trump, et les toiles appartiennent à la fondation Warhol et sont visibles à Pittsburg. Les années qui suivent, Andy Warhol semble avoir cultivé du ressentiment envers le couple Trump qu’il croise lors de soirées mondaines, comme à l’anniversaire de Roy Cohn en février 1983, où il aura l’impression qu’Ivana Trump cherche à l’éviter.

En 1984, Andy Warhol se montre très clair sur sa détestation du couple dans son journal intime. «Je déteste les Trump parce qu'ils n'ont jamais acheté mes portraits de la Trump Tower. Et je les déteste aussi parce que les taxis doivent désormais contourner Grand Central à cause de l’affreux Hotel Hyatt qui surplombe la gare, et ça me prend tellement de temps pour rentrer à la maison», écrit-il.

De son côté, Donald Trump n’a jamais exprimé publiquement une quelconque animosité envers Andy Warhol, allant même jusqu’à citer l’artiste dans son livre «Think like a billionnaire». «J’ai toujours aimé les propos d’Andy Warhol qui disait que ‘faire de l’argent est un art, et que travailler est un art, et qu’une bonne affaire est le meilleur art qui soit’. Je suis d’accord», peut-on lire.

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