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Vente aux enchères : un record du monde battu à Paris pour un tableau de Chardin

La forme ovale, presque circulaire du melon entamé, renforce l’aspect privé, presque intime de la scène que le spectateur regarde. [© BERTRAND GUAY / AFP]

«Le Melon entamé», nature morte de Chardin (1699-1779), a été vendu à plus de 26 millions d’euros mercredi à Paris, un double record mondial pour ce peintre et pour un tableau français du XVIIIème siècle, a précisé Christie’s.

Signé et daté de 1760, «Le Melon entamé», nature morte de Chardin (1699-1779), a été vendu «26,73 millions d’euros (frais compris) aux enchères par téléphone à un collectionneur européen, un record du monde pour un Chardin et un record du monde également pour un tableau français du XVIIIème siècle», a précisé Christie's, société de vente aux enchères dont le siège est à Londres, au Royaume-Uni.

L'oeuvre, pourtant estimée entre «8 et 12 millions d’euros», dépasse le célèbre «Panier de fraises», autre nature morte du même peintre, acquise fin février par le Louvre pour 24,3 millions d’euros, suite à une campagne de dons. Pour rappel, le chiffre total des ventes chez Christie's tourne autour de 7 milliards de dollars, ce qui en fait la première maison au monde.

«pur instant de poésie picturale»

«Le Melon entamé» représente une tranche de melon en équilibre sur un melon entier. Cette huile sur toile de format ovale est une nature morte qui représente un dessus de table avec deux bouteilles et un pichet, accompagné de quelques fruits. Le tableau, l'un des plus importants de l'artiste, avait été présenté au Salon de l’académie en 1761 avec une autre nature morte, ovale elle aussi et qui se trouve aujourd’hui à Toronto, ainsi que le «Panier de fraises».

Pour Pierre Etienne, Directeur international du département des Tableaux anciens chez Christie’s : «Le melon entamé est un pur instant de poésie picturale, un moment parfait où s’exprime toute la magie de Chardin : l’équilibre de la composition, de la lumière, des couleurs, des formes.»

L'oeuvre a ensuite appartenu à «Jacques Roettiers, orfèvre de Louis XV, et à sa descendance, avant d’intégrer la collection de François Marcille en 1802 lors d’une vente anonyme qui a permis à nombre de critiques d’art et peintres du XIXème siècle de redécouvrir Chardin», selon Pierre Etienne, vice-président de Christie’s France et spécialiste des tableaux anciens.

En 1876, le tableau a été acquis par un marchand d’art pour le compte de la baronne Charlotte de Rothschild, cette famille de collectionneurs réputés dont les héritiers ont décidé de mettre en vente la toile. Avant sa mise en vente aux enchères mercredi à Paris, il a été présenté à New York courant mai, puis à Hong Kong.

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