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La chanteuse Françoise Hardy est morte à l’âge de 80 ans

Idole des sixties aux antipodes des «yéyés» de l'époque, Françoise Hardy s’est éteinte ce 11 juin 2024 à l’âge de 80 ans, après un long combat contre la maladie. La chanteuse a traversé les générations en imposant son style mélancolique et sa réserve douce-amère.

Après avoir appris en 2004 qu’elle souffrait d'un lymphome, Françoise Hardy avait été frappée par un cancer du pharynx en 2015. Un cancer qui lui a fait vivre un «cauchemar» pendant de nombreuses années, comme elle l’expliquait récemment sur RTL, à l’occasion de la sortie de «Chansons sur toi et nous», un recueil de ses textes agrémentés de ses commentaires.

«Ce qui me fait peur, ce n'est pas la mort elle-même, c'est de mourir. À partir d'un certain moment où il y a beaucoup trop de souffrance et où il n'y a aucun espoir, il faut abréger les souffrances. C'est la moindre des choses. C'est humain», confiait l’artiste qui, à la fin de sa vie, n’avait plus de salive, était sourde d’une oreille et ne pouvait plus chanter.

Françoise Hardy n’a eu de cesse de s'engager pour la légalisation de l’euthanasie, elle qui avait aidé par le passé sa mère, atteinte de la maladie de Charcot, à s’en aller quand la situation était devenue insupportable.

Aujourd’hui, cette immense artiste a rejoint les étoiles au firmament des plus grandes icônes de la chanson française, comme l'a sobrement annoncé son fils Thomas Dutronc sur Instagram avec un message poignant. Une disparition qui bouleverse ses fans et ses proches, à commencer par son ancien compagnon Jacques Dutronc, avec qui elle a eu un fils, Thomas, né en 1973.

Le couple qu'elle a formé avec l’interprète des «Cactus» - rencontrés en 1967, ils se sont mariés en 1981 puis séparés en 1987 sans jamais divorcer - restera mythique. Mais elle en a raconté la face B dans ses mémoires «Le Désespoir des singes… et autres bagatelles» parues en 2008, où elle revenait sur cette romance faite donc de hauts et de bas. Si Françoise Hardy se laissait aller parfois aux confidences, elle s'est toujours méfiée du star system.

des talents d'écriture et une passion pour l'astrologie

Née le 17 janvier 1944 à Paris, «sous le signe du Capricorne», précise la biographie officielle de cette férue d'astrologie - elle a consacré plusieurs ouvrages et une émission de radio à sa passion - , elle est élevée avec sa sœur par une mère seule et solitaire, issue d'un milieu populaire.

A l'âge de 17 ans, elle a reçu sa première guitare et pris des cours de chant au Petit conservatoire de la chanson de Mireille avant de signer un contrat avec Vogue fin 1961.

Son premier disque est sorti quelques mois plus tard, en juin 1962, avec comme morceau phare «Tous les garçons et les filles», dont elle avait signé les paroles et la musique. Le disque a rencontré un incroyable succès et s’est écoulé à plus de deux millions d'exemplaires.

Dès ses débuts, Françoise Hardy avait l'image d'une artiste discrète et mélancolique. Elle qui ne se trouvait guère jolie a pourtant réussi à séduire et charmer avec sa minijupe et sa longue frange.

Sa silhouette longiligne lui a valu d'être surnommée «l'endive du twist» par l'animateur de radio aujourd’hui disparu, Philippe Bouvard. Elle répliqua en baptisant «Asparagus» sa maison de production du moment.

En 1964, elle enregistra «Mon amie la rose» à Londres, où son accent frenchy faisait des ravages.

De Serge Gainsbourg à Julien Doré, en passant par David Bowie

De Bob Dylan à David Bowie, les Anglo-saxons ne seront pas les derniers à tomber sous le charme de son filet de voix et de sa mystérieuse mélancolie. Influencée par son petit-ami d'alors, le photographe Jean-Marie Périer, elle a arboré les tenues futuristes d'André Courrèges ou Paco Rabanne mais, trop émotive, abandonna définitivement la scène dès 1968.

Cette artiste complète a écrit la plupart de ses textes, et a su également s'entourer. Parmi ses proches collaborateurs, Serge Gainsbourg («Comment te dire adieu»), Patrick Modiano («Etonnez-moi Benoît»), ou encore Michel Berger («Message personnel»).

La mère de Thomas Dutronc est aussi rapidement devenue un modèle pour une jeune génération d'artistes qui se pressaient tous pour travailler avec elle. On peut citer Etienne Daho, Benjamin Biolay, Jean-Louis Murat ou Julien Doré qui ont écrit pour elle.

En 1988, elle annonçait son désir d'arrêter sa carrière musicale après l'album «Décalages», mais dévoilait, en 1996, «Le Danger», produit par Alain Lubrano et Rodolphe Burger. Exigeante, elle espaçait ses albums qui à chaque fois, étaient salués par la critique et le public. Le dernier en date fut «Personne d’autre», son 28e disque sorti en 2018.

En 2005, elle avait reçu une Victoire de la musique dans la catégorie «artiste interprète féminine de l'année».

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