Réalisé par Léa Todorov, «La nouvelle femme» avec Jasmine Trinca et Leïla Bekhti, sort ce mercredi au cinéma. Voici 3 choses à savoir sur cette œuvre qui s'intéresse aux enfants déficients et à l'éducation, mais aussi à la place de la femme au début du XXe siècle.
Un titre en référence au mouvement féministe
Pour son premier long-métrage, tourné en français et en italien, la réalisatrice Léa Todorov, issue du documentaire, brosse le portrait de Lili d’Alengy, courtisane parisienne jouée par Leïla Bekhti, et de Maria Montessori (Jasmine Trinca). Toutes deux souhaitent se libérer des carcans d’une société patriarcale. Le titre «La nouvelle femme» fait référence à l’expression utilisée par les historiens pour qualifier les femmes féministes et indépendantes de 1900. Ces mêmes femmes qui ont réussi à s’élever socialement grâce au savoir. «Dans l’histoire de l’Occident, on n’a pas cessé de réinventer les femmes, de découvrir qu’en réalité, elles n’étaient pas stupides», indique la cinéaste dans les notes de production.
Une plongée dans une méthode alternative
À travers cette histoire de femmes, ce drame historique et en costumes revient sur la genèse de la méthode d’éducation alternative développée par Maria Montessori dès 1907, laquelle accorde une place particulière à l’enfant aux moyens de l’observation et de l’éveil physique. Même si elle n’a jamais été brevetée, la pédagogie Montessori s’est popularisée dans la seconde moitié du XXe siècle et est enseignée dans des centaines d’écoles en France, encore aujourd’hui.
Léa Todorov a récemment expliqué à l’AFP que «Maria Montessori (l)'a marquée par son destin individuel, très romanesque». Selon elle, c’est une femme qui «pour devenir médecin puis pédagogue, a dû lutter contre le refus de son père, renoncer à épouser un homme qu’elle aimait et finalement abandonner son enfant, afin de conserver le droit à un destin qui lui serait propre... tout en s'occupant des enfants des autres».
Un tournage avec des enfants neuro-atypiques
Si elle était plutôt réfractaire à l’idée pendant l’écriture de son film, Léa Todorov a peu à peu pris conscience de l’importance d’avoir à l’écran des enfants neuro-atypiques avec des troubles sensoriels ou des difficultés motrices ou cognitives. «Cela a été une expérience très forte pour tout le monde, parce que les peurs et les aprioris se déconstruisent rapidement dès qu’il y a contact. Tout le monde a vite réalisé qu’il n’y avait pas besoin d’être spécialisé pour être en lien, qu’il suffisait au contraire d’être dans le travail, dans l’exigence», confesse la réalisatrice.