Auteur à succès de romans horrifiques, Stephen King publiait «Ça» en 1986, un livre centré sur l’histoire d’un clown terrifiant capable de prendre l’apparence de n’importe quel monstre, et qui alimentait les cauchemars de ses victimes. Un être maléfique en partie inspiré d’un tueur en série.
Le monstre parfait. En 1986, Stephen King publiait le roman «Ça», qui deviendra rapidement un de ses plus grands succès en librairie. L’histoire, adaptée à la télévision et au cinéma, est centrée sur un clown terrifiant baptisé Grippe-Sou, le Clown Dansant. Il s’agit d’une entité extra-terrestre polymorphe trans-dimensionnelle ayant élu domicile dans la ville de Derry, dans le Maine aux États-Unis, où il sème la terreur tous les 27 ans avant d’hiberner. Il se nourrit d’êtres humains, principalement d’enfants, d’où son apparence de clown, plus à même de les attirer à lui. Il est toutefois capable de se transformer en n’importe quel monstre en fonction de ce qui effraie ses victimes.
Un polymorphe cauchemardesque
C’est justement cette capacité à s’adapter aux peurs de celles-ci qui rend Grippe-Sou si effrayant, aussi bien dans les pages du roman qu’à l’écran. En 2017, Stephen King reconnaissait lui-même trouver les clowns terrifiants. «Les clowns font peur. Il n’y a aucun doute. Ils peuvent être autant en colère qu’ils veulent, c’est leur droit – ce sont des clowns !», avait-il expliqué au site américain Yahoo. L’antagoniste de «Ça» fait également écho à une phobie chez certaines personnes, la coulrophobie, c’est-à-dire la peur irrationnelle des clowns, dont l’origine exacte reste mystérieuse. Mais qui s’explique notamment par les émotions artificielles qu’on leur prête. Et la difficulté à comprendre ce qu’ils ressentent vraiment, ce qui crée un sentiment de malaise.
Stephen King a également été inspiré par l’histoire de John Wayne Gacy qui, dans les années 1970 aux États-Unis, a été condamné pour le viol et le meurtre d’au moins 33 victimes sur une période de six ans. Le tueur en série était connu pour animer des anniversaires et divertir les enfants de l’hôpital local de la ville en se déguisant en Pogo le clown. Ses victimes avaient toutes les mêmes profils, des adolescents ou des jeunes hommes âgés entre 15 et 20 ans résidant à Chicago, où il était parti vivre chez sa mère après son premier divorce. Il avait l’habitude de les menotter, bâillonner, torturer, puis de les violer, avant et après leur mort (la majorité des victimes ont été retrouvées enterrées dans le sous-sol de sa maison). Il a été exécuté le 10 mai 1994 par injection létale au pénitencier de Stateville dans l'Illinois, qui a servi de décors à la série «Prison Break».