A 86 ans, Anthony Hopkins est toujours au sommet de son art dans «Une vie», qui sort au cinéma ce mercredi. Dans ce biopic certes classique mais émouvant, il y incarne Sir Nicholas Winton, qui a sauvé 669 enfants de l'horreur des camps nazis.
Un homme en apparence ordinaire mais au destin extraordinaire. Dans «Une vie», en salles ce mercredi 21 février, le réalisateur James Hawes retrace le combat de Sir Nicholas Winton, ce Britannique qui a sauvé 669 enfants, pour la plupart juifs, avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Un acte de bravoure qui n’est pas sans rappeler celui de l’industriel allemand Oskar Schindler, qui a été immortalisé à l’écran par Steven Spielberg.
Le récit se déroule sur deux périodes. Les spectateurs découvrent le banquier à un âge avancé à la fin des années 1980. Alors que son petit-fils s’apprête à venir au monde, l’octogénaire incarné par le magistral Anthony Hopkins, doit faire du tri dans ses affaires et libérer son bureau de tous ses cartons, à la demande de son épouse. Mais ce rangement implique de se replonger dans le passé avec ses souvenirs, dont une sacoche rangée dans un tiroir, des albums photos et des dizaines de documents rappelant le sauvetage d’enfants condamnés aux camps de concentration.
Un passé fidèlement reconstitué
Un passé raconté dans de nombreux flashbacks qui se tiennent cinquante ans plus tôt, en 1938, à Prague, alors que la menace nazie est imminente. C’est là que le jeune Nicholas, joué cette fois-ci par Johnny Flynn («Lovesick», «Jersey Affair»), découvre le sort de centaines d’enfants qui tentent de survivre dans des ghettos. Avec l’aide de quelques camarades et du soutien indéfectible de sa mère Babi (Helena Bonham Carter), le Londonien va tout mettre en place pour en exfiltrer le plus grand nombre vers l’Angleterre en négociant des visas, en trouvant des familles d’accueil et en affrétant des trains sans éveillant les soupçons.
Réalisé souvent en décors réels et s'appuyant sur le livre de la fille de Sir Nicholas Winton, Barbara, morte en 2022, ce film, qui dépeint un héros méconnu de l’Histoire - terme que ce dernier détestait par ailleurs -, restitue fidèlement la réalité. Le cinéaste a même fait appel à certains survivants et descendants pour tourner la fameuse reconstitution de l’émission «That’s life» sur la BBC, pendant laquelle «Nicky» a retrouvé, à sa grande surprise, certains des enfants qu’il a sauvés en 1988.
Malgré une mise en scène trop sobre et classique, et une partition qui tend parfois vers un pathos poussé à l’extrême, on salue le jeu des acteurs totalement habités, et cette volonté de mettre en lumière l’humanisme et l’altruisme d’un homme d'une grande humilité qui nous bouleverse. L’émotion est de chaque plan, et cette œuvre reste nécessaire.