Le déménagement du Centre Pompidou commencera en octobre 2024 afin de permettre d’importants travaux prévus sur une durée de cinq ans. La fermeture complète interviendra à l'été 2025, a annoncé ce mardi 6 février son président, Laurent Le Bon.
Le Centre Pompidou à Paris, qui va fermer ses portes jusqu'en 2030 pour d'importants travaux, commencera son déménagement à l'automne avec un redéploiement massif de ses collections en France et à l'étranger.
Ce déménagement d'un des plus importants musées d'art moderne au monde commencera en octobre 2024, après les JO de Paris, pour une fermeture complète à l'été 2025, a annoncé mardi son président Laurent Le Bon lors d'une conférence de presse.
Les premières fermetures au public interviendront début 2025 (salles de spectacle, puis le musée et la bibliothèque en mars) pour une fermeture complète à l'été, a-t-il détaillé. Le chantier de cette rénovation à 260 millions d'euros, financés par l'Etat, démarrera en 2026.
Laurent Le Bon a saisi l'occasion de ce chantier pour imaginer un nouveau Centre Pompidou sans en perdre «l'esprit», qui verra le jour en 2030 avec un nouvel accrochage des œuvres et la création d'un forum dédié à la jeunesse et à la création émergente. Il prévoit aussi de créer un musée virtuel sur internet. Il chiffre ce projet à «180 millions d'euros» sur fonds propres, qu'il entend réunir avec l'aide du «mécénat», «la circulation des œuvres» et «l'association éventuelle d'un autre pays».
140.000 œuvres
Une partie des collections, comprenant environ 140.000 œuvres au total dont 3.000 exposées en permanence, seront accueillies au Grand Palais, en travaux lui aussi depuis 2021.
Créé avec son immense verrière pour l'Exposition universelle de 1900, ce bâtiment doit rouvrir ses portes en avril et ses espaces muséaux en octobre 2025, après avoir abrité les épreuves d'escrime et de taekwondo des JO de Paris, a précisé à l'AFP son directeur Didier Fusillier.
Deux galeries de 2.000 et 800 m2 y accueilleront quatre expositions annuelles avec des œuvres des collections nationales du Centre Pompidou : Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely et Pontus Hultén, premier directeur du musée national d'art moderne, inaugureront la série. Suivront l'immense collection d'art brut de Bruno Decharme (921 œuvres de 242 artistes), une donation exceptionnelle de 2022 à Pompidou et une exposition dédiée à Henri Matisse et à la couleur en mars 2026.
Le Grand Palais accueillera aussi la majeure partie des 400 agents du Centre Pompidou (sur un millier) concernés par le déménagement, dont une partie, inquiets pour leurs emplois lors de la fermeture, ont mené une grève intermittente de trois mois, occasionnant 24 jours de fermeture du musée.
Un accord signé par deux syndicats majoritaires sur cinq y a mis fin il y a dix jours, annoncé par la nouvelle ministre de la Culture Rachida Dati. L'ensemble des agents (sûreté, sécurité incendie, accueil, surveillance, billetterie, techniciens, administratifs) poursuivront leurs missions sur d'autres sites dont le Grand Palais. Certains rejoindront ensuite Massy (Essonne) où doit ouvrir en 2026 un Centre Pompidou francilien, dédié à la conservation des œuvres et à la création.
Pompidou «à l'américaine»
Dès l'automne 2026, le Louvre doit lui aussi héberger une partie des collections à plein temps avec des œuvres modernes et contemporaines de Pompidou autour de «la notion d'Objet», voisinant avec ses collections d'objets d'arts décoratifs, du Moyen Age au Second Empire.
Une vaste programmation verra par ailleurs «6.000 à 8.000 œuvres» des collections dispersées aussi dans d'autres musées parisiens (Orsay, Orangerie, jeu de Paume, Guimet, Quai Branly....) au Centre Pompidou à Metz, en région, en Martinique et en Guadeloupe ainsi qu'à l'étranger. Neuf expositions itinérantes sont programmées, consacrées notamment à Brancusi, Chagall, les Delaunay...
Côté international, le Centre Pompidou a exporté sa marque depuis longtemps à Malaga et Shanghaï, et doit ouvrir un futur centre à Séoul. Un Centre Pompidou «à l'américaine» doit également ouvrir à Jersey City près de New York en 2027 et le musée a signé un accord avec l'Arabie saoudite pour «apporter son expertise» à la création d'un musée sur le site d'Al-Ula. Il accompagne aussi l'Etat brésilien du Parana pour la création d'un musée d'art dont l'ouverture est prévue en 2026.