Alors que trois auteurs restent dans la course pour obtenir ce mercredi 24 janvier le Grand Prix 2024 du Festival de bande-dessinée d’Angoulême, voici comment se déroule le mode de scrutin un peu particulier qui décerne ce titre.
Trois ouvrages pour un seul gagnant… et un vote aux modalités complexes. Alors que le nom du lauréat (ou de la lauréate) du Grand Prix 2024 du Festival de la BD d’Angoulême sera connu dès ce mercredi 24 janvier, trois noms restent dans la course : ceux de Catherine Meurisse, Daniel Clowes et Posy Simmonds. Un jury, composé de professionnels du secteur, est chargé de les départager. En effet, contrairement aux autres prix qui seront décernés, dont le plus important, le Fauve d'or, il ne concerne pas directement un album, mais vise à saluer l'ensemble de la carrière d'un auteur. Une fois lauréat, cet auteur, obligatoirement publié en français, peut alors participer à l'élection l'année suivante, et se voit consacrer une exposition au festival suivant, dont l'affiche sera dessinée par ses soins.
Concrètement, le processus électoral est scindé en deux temps. Dans un premier temps, des auteurs de bande-dessinée du monde entier, en majorité francophones, réduisent la liste des bédéastes à trois, via un vote en ligne.
Cette liste restreinte est ensuite soumise aux mêmes jurés (dont le nombre exact n’a pas été communiqué par le festival), pour que soit décerné le Grand Prix 2024 à l’un des trois auteurs, pour l’ensemble de son œuvre. Le vote qui désignera le vainqueur sera «entièrement réalisé sous contrôle d’huissier» et s'effectuera également en ligne, ont précisé les organisateurs de l’événement.
Trois auteurs encore en lice
Pour Catherine Meurisse, le Grand Prix d’Angoulême est une véritable tradition : voilà cinq fois que l’autrice en est finaliste. Autrefois collaboratrice de la rédaction de Charlie Hebdo, elle a par la suite bifurqué vers le neuvième art, produisant des bandes-dessinées comme «La jeune femme et la mer» ou encore «La légèreté», pour se reconstruire après l’attentat du 7 janvier 2015, qui a coûté la vie à plusieurs salariés du journal satirique.
Le Grand Prix d’Angoulême pourrait également être décerné à Daniel Clowes. Le bédéiste américain, moult fois récompensé de l’autre côté de l’Atlantique, n’a pas encore connu le même succès en France. Pourtant, les habitants de l’Hexagone affectionnent particulièrement le trait de l’artiste et ses œuvres, à l’image de «Eightball», «Wilson» ou plus récemment «Monica».
Et si c’était … Posy Simmonds ? Révélée au public francophone avec des titres comme «Gemma Bovery» (inspiré du célèbre roman de Flaubert) ou «Tamara Drewe», l’autrice est également connue dans l’univers du livre jeunesse et la presse. Si elle obtenait le Grand Prix d’Angoulême, ce serait une première : jamais un auteur anglais ne s’est vu décerner ce titre. L'an dernier, c'est Riad Sattouf qui avait reçu la précieuse distinction.