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«Iron Claw» : que vaut ce film avec Zac Efron ?

Avec «Iron Claw», au cinéma ce mercredi, Zac Efron casse son image de beau gosse pour se transformer en une montagne de muscles. Inspiré de l'histoire vraie des lutteurs Von Erich, ce film transpire la testostérone, sans être dénué d'émotion.

Une famille maudite. Inspiré de l’histoire vraie des Von Erich, cette famille de lutteurs américains à la destinée digne d’une tragédie grecque, «Iron Claw» débarque en salles ce mercredi 24 janvier. Si les coups, les poings et cette fameuse «griffe de fer» permettront aux quatre fils d’atteindre la gloire dans les années 1980, ils participeront aussi à leur détresse, les mettant tous au tapis, au grand dam d’un père toxique.

Ancien catcheur à la retraite qui n’a pas eu le succès qu’il prétendait mériter, Fritz Von Erich voit en ses quatre garçons une occasion unique de prendre sa revanche sur le ring. Sous la pression de ce paternel dont ils cherchent tous l’affection, Kevin, Kerry, David et même Mike, plus doué pour la musique que pour soulever de la fonte, se donnent à corps perdu dans cette discipline. Avec pour objectif de remporter la ceinture tant espérée de champion du monde.

Une quête qui ne se fera pas sans sacrifices et au cours de laquelle certains seront rattrapés par leurs démons que sont l’alcoolisme et la dépendance aux drogues, dont les antidouleurs qui permettent de rester debout coûte que coûte. Sans jamais verser une larme, ni se plaindre, comme un homme. Un vrai. Un Texan par définition. Seul Kevin, grâce auquel la narration se tisse, tente d’oublier les intimidations de son père en se réfugiant dans les bras de Pam, son épouse. Mais lui aussi reste dans le déni, persuadé que sa famille est victime d’une malédiction. Tous condamnés à la mort. L’avenir lui donnera raison puisque les suicides et les décès prématurés décimeront le clan.

Les effets toxiques et néfastes de la masculinité

«'Iron Claw' parle de la quête de la gloire et des illusions liées au succès, des conflits générationnels et de la nécessité de remettre en question nos idées préconçues», explique le réalisateur Sean Durkin («Martha Marcy May Marlene», «The nest») dans les notes de production. Il rappelle également que le destin des Von Erich, considérés comme «les Kennedy du sport», «n'est qu'un petit morceau de l'histoire américaine et met en lumière les effets néfastes de la masculinité extrême ainsi qu'un état d'esprit générationnel qui a nui à (la) culture et dont (on commence) à mesurer les dégâts».

A l’instar de Jeremy Allen White, récemment récompensé d’un Golden Globe et d’un Emmy Award pour la série «The bear», la transformation physique de Zac Efron en lutteur professionnel est spectaculaire et indiscutable. Voire un peu trop tant l’ex-star de «High School Musical» ressemble dans certaines scènes davantage à un Hulk qui aurait abusé des UV. Plus en retrait, Harris Dickinson et Stanley Simons ne manquent tout de même pas de poigne dans cette production signée A24. Surtout, la présence de Maura Tierney, dans le rôle de la mère, et de Lily James, dans celui de Pam, apportent cette touche d’amour, de fraîcheur et d’humanité dont est dépourvue Fritz Von Erich, incarné par le glaçant et terrible Holt McCallany. «Derrière chaque grand homme, il y a une femme», comme dirait le proverbe.

Ce drame biographique permet de découvrir une histoire hors du commun, celle d’une dynastie animée par une passion commune plus ou moins voulue. On s’interroge cependant sur le choix du cinéaste d’évincer le cinquième fils Von Erich, Chris, de la narration. Sa présence aurait pu aider à la mise en lumière des rapports conflictuels et complexes au sein de cette famille.

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