Huit mois après la sortie du premier volet de la saga, la suite des «Trois mousquetaires», centrée sur Milady, sort ce mercredi au cinéma. Un grand film d'aventure qui prend certaines libertés avec le roman. À ses risques et périls.
En avril dernier, le public français découvrait la première partie de la nouvelle adaptation cinématographie de l’œuvre d’Alexandre Dumas, «Les trois mousquetaires : D’Artagnan». Un grand spectacle d’aventure, servi par un casting royal, qui a attiré plus de 3 millions de spectateurs en salles et s’est classé parmi les plus grands succès hexagonaux au box-office avec «Astérix et Obélix : l’empire du Milieu» et «Alibi.com 2».
Huit mois plus tard, le second volet, toujours réalisé par Martin Bourboulon et doté d’un budget de 36 millions d’euros, débarque sur grand écran ce mercredi 13 décembre. On retrouve le jeune Gascon, désormais adoubé par le roi, et ses compagnons Athos, Porthos et Aramis, quasiment là où on les avait laissés. Séquestré par un mystérieux inconnu, D’Artagnan part à la recherche de sa bien-aimée, Constance Bonacieux, qui a elle aussi été enlevée par, semble-t-il, les hommes de Richelieu. Dans sa quête, le jeune homme intrépide recroisera la route de l’ensorcelante et envoûtante Milady de Winter, que l’on croyait morte et autour de laquelle s’articule ce chapitre.
L’amour, les complots et les trahisons sont au cœur de ce récit qui a pour fond les guerres de religion, qui vont obliger le roi Louis XIII à envoyer ses meilleurs soldats à La Rochelle pour faire fuir l’ennemi protestant. Ce grand divertissement de cap et d’épée offre donc d’impressionnantes séquences de bataille et de combat parfaitement chorégraphiées - caméra au poing - que l’on «vit de l’intérieur», selon la volonté du réalisateur.
Les femmes prennent les armes
La bonne entente règne toujours entre le fougueux D’Artagnan (François Civil), Athos (Vincent Cassel), de plus en plus sombre, Aramis (Romain Duris), le séducteur, et Porthos (Pio Marmaï), excessif et d’humeur légère. Des copains d'armes jamais à court de blagues interprétés par la crème du cinéma français. Sans oublier, Louis Garrel, irrésistible en Louis XIII naïf et crédule.
Mais certains de ces héros, un peu fades comparés au premier volet, sont relégués au second rang face à un trio féminin qui fait mouche : Milady (magistrale Eva Green), Constance Bonacieux (Lyna Khoudri) et la reine Anne d'Autriche (Vicky Krieps).
Les scénaristes Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte ont pris quelques libertés avec le chef d’œuvre littéraire qui pourraient bien faire grincer des dents certains admirateurs de Dumas, tant certains épisodes sont expédiés à une allure folle, voire inexistants, au profit d'arcs narratifs plus ou moins convaincants. «Nous avons donné de la chair à des personnages qui ne sont qu’en creux dans le roman. Nous étions dans une grande fidélité d’esprit tout en nous autorisant des inventions importantes», se justifient les auteurs. Il en résulte un divertissement qui reste de très bonne facture, parfait pour les fêtes de fin d’année.
Si l’on en croit le cliffhanger qui vient clôturer ce diptyque, il y a fort à parier qu’un troisième volet pourrait sortir un jour, à condition que le succès soit de nouveau au rendez-vous. En attendant, une adaptation d’un autre roman d’Alexandre Dumas, «Le comte de Monte-Cristo», sera dévoilée au cinéma le 11 décembre 2024, avec Pierre Niney dans le rôle-titre.