Librement inspiré de la vie personnelle de la réalisatrice Katell Quillévéré, «Le temps d'aimer» met en scène Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier qui s'unissent pour le meilleur et pour le pire. Un mélodrame au cinéma ce mercredi.
Présenté au Festival de Cannes en mai dernier, puis récompensé, trois mois plus tard, au Festival du film francophone d’Angoulême avec le Valois de diamant (prix du meilleur film), «Le temps d’aimer» débarque au cinéma ce mercredi 29 novembre. Réalisé par Katell Quillévéré, à l’origine du bouleversant «Réparer les vivants» (2016), ce drame historico-sentimental dissèque le couple avec finesse et s’intéresse plus particulièrement à l’histoire d’amour entre Madeleine et François, deux êtres tourmentés et blessés par la vie.
Serveuse dans un hôtel-restaurant en bord de mer à la Libération, la jeune femme élève seule son fils, Daniel, qu’elle a eu avec un soldat allemand pendant l’Occupation. Une liaison qui lui a valu d’être jetée en pâture et tondue comme ce fut le cas pour «les poules de boches» qui avaient couché avec l’ennemi et héritaient au passage d’une croix gammée dessinée sur le ventre. Sur la plage de cette station balnéaire bretonne, cette rousse mystérieuse fait la connaissance de François, un étudiant parisien et héritier d’une riche famille, légèrement boiteux en raison d'une polio contractée alors enfant.
L'amour sous toutes ses formes
Entre ces deux personnages complexes, naît rapidement une romance qui sera malmenée et ternie par quelques secrets, tabous et mensonges bien gardés. La cinéaste suit cette histoire singulière jusqu’à la fin des années 1960, et explore l’amour sous toutes ses formes. Si la première partie est plutôt classique et convenue à l’image de ce couple bien sous tous rapports qui voit le mariage comme un pacte, la seconde moitié gagne en intensité et démontre toute la fragilité de ces héros qui ne s’imaginent pas vivre l’un sans l’autre malgré les non-dits et les tragédies.
Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste forment un duo d’acteurs convaincants, chacun étant totalement habité par son rôle aux sentiments ambivalents. La mise en scène est soignée et le propos d’une grande modernité. À noter que «Le temps d’aimer» s’inspire de l’histoire de la grand-mère de Katell Quillévéré qui est tombée enceinte d’un soldat allemand alors qu’elle n’avait que 17 ans.