Huit ans après la sortie du dernier volet de la saga «Hunger Games», le prequel «La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur» investit les salles de cinéma dès ce mercredi 15 novembre. Le film est-il à la hauteur des espérances ?
Il y a onze ans, le monde entier découvrait au cinéma la saga «Hunger Games» avec son héroïne Katniss Everdeen, incarnée par la jeune comédienne Jennifer Lawrence, qui allait devenir une star. Quatre volets et trois milliards de dollars de recettes au box-office plus tard, le prequel «Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur» débarque dans les salles françaises ce mercredi 15 novembre. Évidemment, cette adaptation du roman de science-fiction de Suzanne Collins paru en 2020, suscite une immense attente de la part des fans de la franchise.
Toujours réalisé par Francis Lawrence, qui était déjà aux commandes des trois derniers films sortis en 2013, 2014 et 2015, ce long-métrage se déroule soixante-quatre ans après la série originale dans le territoire de Panem, et se concentre sur la jeunesse de Coriolanus Snow, qui deviendra le redoutable président Snow, joué par l’acteur canadien Donald Sutherland. Le jeune homme de 18 ans, auquel le prometteur Tom Blyth prête ses traits, a vu sa famille, autrefois riche, tomber en disgrâce dans un Capitole d’après-guerre. Sa grand-mère (Fionnuala Flanagan) et sa cousine (Hunter Schafer) croient beaucoup en son pouvoir de changer les choses.
Un divertissement où tous les coups sont permis
Alors que la dixième édition des Jeux s'organise, Coriolanus Snow est choisi comme mentor de Lucy Gray Baird, l’ultime tribut qui vient du pauvre District 12. Entre eux, l’alchimie opère. Et derrière cette complicité naissance, une soif commune de gagner avec l’espoir pour l’un de remporter un prestigieux prix – et accessoirement une belle somme d’argent – et pour l'autre, de recouvrer sa liberté et sortir de l’enfer de l’arène. Si tous les coups sont permis, reste un règlement à respecter... quitte à voir son destin bouleversé en cas de fraude.
Respectant la narration du roman éponyme et multipliant les références aux précédents films, «Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur», qui se décline en trois chapitres, offre une perception différente de ces jeux, en adoptant le point de vue de Coriolanus Snow. Mi-amoureux, mi-stratège, il tente d’abattre ses cartes hors de l’arène pour faire gagner son «poulain». Galvanisé par le pouvoir, cet anti-héros capable de trahir ses plus proches amis, va contribuer à transformer ce programme en perte d’audience, en un grand divertissement. Un cruel show télévisé dans lesquelles les mises à mort font battre le cœur de la foule. Une saga qui se veut comme le reflet des affres de notre société contemporaine.
Le long-métrage souffre cependant d’une durée beaucoup trop longue (2h38), et cela malgré des événements ou des aspects de l’histoire qui auraient mérité que l’on s’y attarde davantage. L’histoire d’amour cousue de fil blanc et mièvre entre Coriolanus Snow et Lucy Gray Baird peine à convaincre. Si Rachel Zegler, révélée dans «West Side Story» de Steven Spielberg, se distingue par sa voix puissante, sa prestation est souvent effacée par celles de Viola Davis en Dr. Gaul, et de Peter Dinklage (Tyrion Lannister dans «Game of Thrones») et Jason Schwartzman, irrésistibles respectivement en doyen de l’académie et présentateur des jeux.