L’actrice britannique Julia Ormond, connue pour son rôle dans «Légende d’automne» ou encore «Sabrina», a déposé une plainte, mercredi, contre Harvey Weinstein pour agression sexuelle. Elle poursuit également Miramax, Walt Disney et son agence artistique de l’époque CAA pour négligence.
Une nouvelle plainte contre Harvey Weinstein et l’industrie qui l’aurait protégé. Condamné en 2020 à une peine de prison de 23 ans pour viol, l’ex-magnat d’Hollywood est, à nouveau, poursuivi en justice. L’actrice britannique Julia Ormond, 58 ans, a porté plainte contre le producteur déchu mercredi 4 octobre, devant la Cour suprême de New York, a rapporté Variety, qui a pu consulter les documents. La comédienne l’accuse de l’avoir agressée sexuellement en 1995, lors d’un dîner d’affaires, la contraignant à pratiquer une fellation.
Mais l'actrice va plus loin. Elle poursuit également l’agence artistique CAA, qui la représentait à l’époque, et les sociétés Miramax, dont Harvey Weinstein a été propriétaire, et Walt Disney, qui a racheté Miramax au début des années 1990, pour négligence. Elle les accuse de ne pas l’avoir mise en garde contre les comportements, connus selon elle, d’Harvey Weinstein. Dans le procès-verbal, elle explique avoir informé ses agents Bryan Lourd et Kevin Huvane de ce qui était arrivé, précisant qu’ils ne l’ont pas protégée et lui ont conseillé de ne pas parler, laissant entendre que cela nuirait à sa carrière.
Julia Ormond s’attaque à un système
«Les hommes de la CAA qui représentaient Ormond connaissaient Weinstein. Il en a été de même pour les employeurs de Weinstein chez Miramax et Disney», est-il précisé dans le procès-verbal, cité par le magazine Variety. «De manière effrontée, aucune de ces sociétés de premier plan n’a averti Ormond que Weinstein avait l’habitude d’agresser les femmes parce qu’il était trop important, trop puissant et qu’il leur faisait trop d’argent.»
Dans un communiqué, l’actrice a par ailleurs expliqué qu’«après avoir vécu pendant des décennies avec les souvenirs douloureux de (ses) expériences aux mains d'Harvey Weinstein, (elle était) reconnaissante envers tous ceux qui ont pris le risque de s'exprimer». «Leur courage et l'Adult Survivors Act m'ont fourni un moyen de faire la lumière sur la façon dont des personnes et des institutions puissantes comme mes agents artistiques chez CAA, Miramax et Disney ont permis et fourni une couverture à Weinstein pour m'attaquer ainsi que d'innombrables autres personnes.»
«Je raconte mon histoire maintenant publiquement parce que j'ai l'impression que nous avons encore besoin d'un changement systémique», a par ailleurs expliqué l’actrice à Variety. «Personnellement, je ne crois pas qu'Harvey aurait pu faire cela sans les aides nécessaires. Et pour moi, c’est à ce niveau qu’il faut descendre, en termes de cause profonde», a-t-elle souligné.
Par le biais de son avocat, Harvey Weinstein a nié ces accusations. De son côté, la CAA a réfuté les affirmations à son encontre.