Peter Doig, Christopher Wool, Yoshitomo Nara, David Hockney… Ils attirent les foules et battent des records de vente sur le marché de l’art contemporain. Voici les peintres vivants les plus cotés du moment.
David Hockney
Le peintre britannique David Hockney, né en 1937, s'est imposé comme une figure majeure du Pop art, en particulier avec son tableau «A Bigger Splash» (1967), qui saisit la surface de l'eau d'une piscine juste après un plongeon. Dès son arrivée à Los Angeles, dans les années 1960, David Hockney s’est passionné pour le jeu de transparence des piscines. En 2018, l'une de ses représentations deviendra d’ailleurs le tableau le plus cher d'un artiste vivant. Sa toile «Portrait of an Artist (Pool with two figures)» (1972), qui montre un homme au bord d’une piscine observant un autre homme sous l'eau, a été adjugée à plus de 90 millions de dollars (près de 83 millions d’euros).
Ed Ruscha
Affilié au Pop Art, le peintre, photographe, et dessinateur californien Ed Ruscha est actif depuis les années 1960. Pour créer, l’artiste s’est beaucoup inspiré des paysages urbains et de l'univers cinématographique hollywoodien. Dans «Large trademark with eight spotlights» (1962), l’une de ses toiles les plus célèbres, il revisite par exemple le logo de la 20th Century Fox. Ed Ruscha, âgé de 86 ans, aime aussi jouer avec les mots et ses peintures sont pour la plupart des «écrits». En 2019, son tableau «Hurting the Word Radio #2» (1964) a trouvé preneur à New York pour 52,5 millions de dollars (48 millions d’euros). Cette œuvre de 1,5 mètre sur 1,4 représente le mot «radio» écrit en lettres majuscules jaunes.
Christopher Wool
Né à Chicago en 1955, Christopher Wool a émergé à New York au milieu des années 1980. Simultanément abstraites et figuratives, ses œuvres sont facilement reconnaissables. Durant les années 1990, Christopher Wool s’est beaucoup inspiré de l’esthétique punk et urbaine en réalisant au pochoir des grandes lettres noires sur fond blanc. Son œuvre emblématique, «Apocalypse Now» (1988), s’est vendue en 2013 pour 26 millions de dollars (environ 24 millions d’euros). En 2015, sa toile «Riot» a quant à elle été vendue aux enchères chez Christie's pour 29 millions de dollars (27 millions d'euros). Dès les années 2000, sa composition est devenue plus complexe. Il superpose les images, multiplie les médiums et les techniques. Ses toiles plus récentes mêlent sérigraphie, reproduction numérique, spray, et peinture à la main.
Peter Doig
L’artiste écossais Peter Doig signent des toiles grands formats et envoûtantes. Il dépeint des paysages naturels, et des lieux sauvages et abandonnés, qui semblent tout droit sortis d’un rêve, ou d’un souvenir. En 2015, sa toile «Swamped» (1990), représentant un canoë blanc flottant dans un marais, a été adjugée près de 26 millions de dollars (environ 24 millions d’euros), en sachant qu’elle avait été acquise 55.500 dollars treize ans plus tôt, en 2002. L’œuvre de Peter Doig, qui a grandi à Trinidad et au Canada, s’inscrit dans la tradition de grands maîtres comme Matisse, Bonnard et Gauguin.
Yoshitomo Nara
Les films d’animation, les mangas, le punk rock… Telles sont les sources d’inspiration de l’artiste pop Yoshitomo Nara, originaire du Japon. Âgé de 64 ans, il est surtout connu pour ses portraits d’enfants, dont les traits ne sont pas sans rappeler ceux des masques portés par les acteurs du traditionnel théâtre japonais. Ses sujets sont souvent grimaçants et armés, donnant à l’enfance une représentation faussement innocente, à la fois douce et violente. Polyvalent, l’artiste excelle dans différentes formes d'art comme la peinture, la sculpture, et le dessin. En 2019, son œuvre «Knife Behing Back» (2000), le portrait d'une petite fille en colère vêtue d’une robe rouge, qui semble cacher un couteau dans son dos, a été vendue chez Sotheby’s pour 25 millions de dollars (près de 23 millions d’euros).
Banksy
Banksy ne cesse de battre des records. Provocateur et engagé, le plus célèbre des artistes anonymes se sert de son art pour dénoncer le racisme, la guerre, la crise climatique, les violences conjugales ou encore l'addiction aux smartphones et la marchandisation de l’art. Et ses œuvres s'envolent pour des millions d’euros aux enchères. En 2018, le graffeur avait provoqué un véritable séisme dans le milieu de l'art. Son œuvre intitulée «La Fille au ballon» avait fait sensation en s’autodétruisant en partie lors d’une vente aux enchères, via un mécanisme dissimulé par l’artiste lui-même dans le cadre. En 2021, la toile avait été remise en vente et adjugée 18,6 millions de livres (21,8 millions d'euros), un record pour une œuvre du street artiste. Banksy a récemment fait parler de lui après avoir parsemé les rues de Londres de graffitis animaliers, et ce, pour «remonter le moral» des Anglais, alors que le pays fait face à de violentes émeutes.
Jenny Saville
Cheffe de file des Young British Artists («YBA»), groupe d'artistes contemporains britanniques fondé vers la fin des années 1980, Jenny Saville est l’artiste féminine vivante la plus cotée au monde. À travers ses toiles monumentales de nu, la peintre britannique, née en 1970, donne à réfléchir sur les stéréotypes de beauté dans notre société contemporaine et sur la représentation du corps féminin, en prenant très souvent pour modèle, elle-même. En 1992, Jenny Saville a notamment peint «Propped», une immense toile sur laquelle son sujet, une femme forte, est assise en équilibre sur un tabouret filiforme et inadapté à sa corpulence. En 2018, ce tableau, initialement estimé à 4,5 millions d'euros, s’est envolé chez Sotheby’s pour 10,81 millions d’euros, un record pour une plasticienne vivante.
Zeng Fanzhi
Star de l’art contemporain chinois, le peintre Zeng Fanzhi est célèbre pour ses œuvres expressionnistes. Originaire de Wuhan, Zeng Fanzhi est un grand admirateur de Vincent Van Gogh et il a d’ailleurs osé réinventer plusieurs toiles du maître néerlandais, dont l'autoportrait de 1889. Sa toile la plus connue est «The Last Supper» (2001), une réinterprétation de «La Cène» de Léonard de Vinci. Elle représente des convives portant un foulard rouge, celui des communistes chinois, et mangeant de la pastèque, fruit de prédilection de l'artiste. Grâce à la vente de ce tableau en 2013, adjugé à Hong Kong pour 23 millions de dollars (près de 21 millions d’euros), Zeng Fanzhi a ainsi détrôné Takashi Murakami, qui détenait jusqu’alors en Asie le record de prix d’une œuvre contemporaine.