Nombreux sont les réalisateurs à avoir été inspirés par des faits divers tragiques. Voici dix longs-métrages adaptés d'histoires vraies haletantes.
«La vérité» (1960)
Dans ce drame signé Henri-Georges Clouzot, Brigitte Bardot se glisse dans la peau de Dominique Marceau, une jeune femme accusée d’avoir tué son amant. Une histoire qui ressemble étrangement à celle de Pauline Dubuisson. Le 17 mars 1951, cette dernière qui n’avait que 24 ans, a abattu son ancien fiancé, Félix Bailly, de trois balles de pistolet. Comme dans le film, celle qui avait fui et changé d’identité, a fini par se suicider à Essaouira, au Maroc, en 1963.
«L’affaire Dominici» (1973)
Classique du cinéma, ce film de procès de Claude Bernard-Aubert est porté par Jean Gabin qui tient le rôle de Gaston Dominici. Ce patriarche a été accusé d’être à l’origine des meurtres de trois touristes anglais dont les corps massacrés avaient été retrouvés en août 1952 sur les bords d’une petite route de Provence, non loin de là où il habitait. Condamné à mort en 1954, Gaston Dominici a finalement été gracié et libéré à la demande du général de Gaulle le 14 juillet 1960.
«L’adversaire» (2002)
Pour son long-métrage avec Daniel Auteuil, Nicole Garcia a choisi d’adapter le livre éponyme d’Emmanuel Carrère, lui-même inspiré d’un fait divers qui a bouleversé la France. En janvier 1993, Jean-Claude Romand, un médecin mythomane qui s’était inventé une vie, assassina ses deux enfants de 5 et 7 ans, son épouse ainsi que ses parents. Celui qui avait fait croire pendant des années qu’il travaillait pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1996. L’homme a ensuite bénéficié d’une liberté conditionnelle assortie du port d’un bracelet électronique en 2019.
«Omar m’a tuer» (2011)
Roschdy Zem qui est à la fois acteur et réalisateur, s’est penché sur l’un des dossiers criminels les plus controversés de l’Hexagone. Le 24 juin 1991, le corps sans vie de Ghislaine Marchal, riche veuve d'un équipementier automobile âgée de 65 ans, est découvert dans sa maison de Mougins, dans les Alpes-Maritimes. La propriété ne montre aucune trace d’effraction. Sur une porte, tout près de la scène du crime, une phrase, en lettre de sang : «Omar m’a tuer». Son jardinier d’origine marocaine Omar Raddad a été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle, puis gracié, mais pas innocenté, en 1996.
«A perdre la raison» (2012)
Devant la caméra de Joachim Lafosse, Emilie Dequenne prête ses traits à Murielle, une mère de famille qui va connaître une descente aux enfers et commettre l’irréparable. Le drame qui met en scène également Tahar Rahim et Niels Arestrup (binôme du «Prophète» de Jacques Audiard), est librement inspiré de l’affaire Geneviève Lhermitte. Cette mère au foyer belge a égorgé ses cinq enfants le 28 février 2007 dans sa maison de Nivelles, avant de tenter de se suicider. Son mari était absent au moment des faits.
«La prochaine fois je viserai le cœur» (2014)
Guillaume Canet signe une performance magistrale dans ce film de Cédric Anger dans lequel il prête ses traits à Franck, un personnage directement inspiré d’Alain Lamare, le fameux «tueur fou de l’Oise» qui a plongé le corps de la gendarmerie dans le trouble à la fin des années 1970. A cette époque, plusieurs agressions de jeunes filles, dont un meurtre, ont terrorisé les habitants. Malgré l’ampleur du dispositif déployé par les forces de l’ordre, le criminel restait désespérément introuvable. Et pour cause. Le coupable n’était autre qu’un des gendarmes chargés de la traque.
«L’homme qu’on aimait trop» (2014)
Après «La fille du RER» qui revenait sur la fausse agression à caractère antisémite d’une jeune femme sur la ligne D du RER en 2004, André Téchiné a adapté sur grand écran un autre fait divers qui a défrayé la chronique : l’affaire Agnès Le Roux. Héritière du casino Le palais de la Méditerranée, la jeune Niçoise de 29 ans a disparu, sans laisser de trace, à l’automne 1977. Son amant Maurice Agnelet fut soupçonné d’être à l’origine de sa mort, et condamné en 2014 à vingt ans de prison. Celui qui était avocat et proche d’un patron d’un casino voisin est mort en 2021, à l’âge de 82 ans.
«L’affaire SK1» (2015)
Une traque de sept années. «L’affaire SK1», premier long-métrage de Frédéric Tellier, revient sur l’enquête menée par la police judiciaire pour mettre la main, dans les années 1990, sur Guy Georges. Surnommé «le tueur de l’Est parisien», il fut à l’origine des meurtres de nombreuses jeunes filles et a été le premier assassin à être confondu par son ADN. Raphaël Personnaz incarne Franck Magne, l’un des flics sans lequel l’affaire n’aurait peut-être pas abouti.
«Saint-Omer» (2022)
Doublement primé à la 79e édition de la Mostra de Venise, et récompensé du César du meilleur premier film, «Saint-Omer» d’Alice Diop s’intéresse à l’affaire Fabienne Kabou. Accusée d’avoir tué sa fille en l’abandonnant sur une plage, à marée montante, du Nord de la France, cette mère d’origine sénégalaise a été condamnée en appel à quinze ans de réclusion criminelle en 2017 pour infanticide. Le corps sans vie de sa fillette, âgée seulement de 15 mois et qui n’avait jamais été déclarée à l’état civil, avait été retrouvé par un pêcheur le 20 novembre 2013, soit le lendemain du drame.
«La nuit du 12» (2022)
Récompensé à six reprises lors de la soirée des César 2023, le film de Dominik Moll est inspiré d’une histoire vraie, celle de Maud, une jeune femme de 21 ans qui a été brûlée vive dans la nuit du 13 au 14 mai 2013, à Lagny-sur-Marne, à 25 km à l’est de Paris.
La jeune femme de 21 ans rentrait alors d’une soirée organisée dans son quartier. Aucun indice n’a été retrouvé à l'exception d'un briquet. Le coupable n’a jusqu’à présent jamais été identifié.