Dans le film «Oppenheimer», attendu en salles ce mercredi, Christopher Nolan a personnellement insisté pour ne pas utiliser d’effets spéciaux générés par ordinateur, afin de recréer les essais atomiques Trinity menés au Nouveau-Mexique en juillet 1945. Explications.
Au contact du réel. Le film «Oppenheimer», qui sort au cinéma ce mercredi 19 juillet, ambitionne de retracer la création de l’arme atomique par le physicien J. Robert Oppenheimer à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et malgré les avancées technologiques en termes d’effets spéciaux, dont le réalisateur ne s’est jamais privé dans ses précédents films, Christopher Nolan a personnellement insisté auprès de ses équipes – et plus particulièrement auprès d’Andrew Jackson, en charge de superviser les effets spéciaux – de ne pas avoir recours à des images générées par ordinateur au moment de recréer Trinity, le nom de code donné aux essais atomiques réalisés par l’armée américaine en juillet 1945, dans une région désertique du Nouveau-Mexique.
Dans un entretien accordé en juin dernier au site britannique Empire, le réalisateur a ainsi expliqué avoir souhaité entendre le bruit et sentir la chaleur d’une véritable explosion, afin de capturer cet instant où la fascination se mêle à la terreur. «J’ai assisté à de nombreuses explosions dans beaucoup de films. Mais il y a quelque chose d’unique et de singulier dans le fait de se trouver au milieu du désert en pleine nuit avec plusieurs acteurs et figurants, et de faire une explosion colossale et de la filmer. Il nous était impossible de ne pas se projeter au moment où ils ont réalisé ces essais à l’échelle de la réalité, avec dans leur pensée la réalisation qu’ils pouvaient incendier l’atmosphère. C’était fascinant de se confronter à ce type de tension», a-t-il raconté.
Avec «Oppenheimer», Christopher Nolan espère être en mesure de retranscrire à l’écran le génie du physicien J. Robert Oppenheimer, sa manière de visualiser les atomes en mouvement, d’imaginer les vagues d’énergie, ainsi que sa perception du monde quantique. Mais aussi les dilemmes éthiques irréconciliables auxquels il a été confronté. «Et après, nous devons voir comment cela se traduit dans les essais atomiques Trinity. Nous devons sentir le danger, sentir la menace que tout cela représente d’une certaine façon. Mon idée a été de dire, ‘faisons tout cela, mais sans utiliser la puissance d’un ordinateur’», a-t-il lancé.