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Festival d'Avignon 2023 : voici la programmation de la 77e édition

Le metteur en scène et dramaturge Tiago Rodrigues succède à Olivier Py. [Nicolas TUCAT / AFP]

Le nouveau directeur du festival d’Avignon, Tiago Rodrigues, a dévoilé la programmation de la 77e édition, qui se tiendra du 5 au 25 juillet prochain dans la Cité des Papes. Plus de quarante spectacles y seront présentés.

Tiago Rodrigues a dévoilé les contours de la 77e édition du festival d’Avignon, dont il prend la direction cette année, succédant à Olivier Py. Une édition qui sera marquée par plusieurs nouveautés initiées par le metteur en scène et dramaturge portugais, premier directeur étranger du festival, depuis sa création en 1947 par Jean Vilar.

C’est une programmation internationale et audacieuse, faisant la part belle à la nouveauté, qu’a dévoilé le metteur en scène, à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue hier à Avignon et aujourd’hui à Paris. Plus d’une quarantaine de spectacles portés par 75 % de nouveaux noms seront ainsi donnés cet été dans le cadre du festival. Un rendez-vous que le metteur en scène considère comme un lieu de découverte, de débat, mais aussi comme un mariage entre le patrimoine et la recherche de l’avenir, le local et le monde, la complexité et l’accessibilité à tous les publics.

«C’est là où il y a de la mémoire que l’on peut trouver un tremplin vers l’avenir», a ainsi expliqué Tiago Rodrigues lors de sa confresse de presse, pour qui le festival d’Avignon est également «une fête civique, un lieu de débat pour ne pas se battre et continuer à répondre aux défis de notre temps».

La place des femmes dans la société

Fort de cette dynamique, et parce que selon lui les grandes questions de société ne doivent pas être uniquement débattues sur scène mais incarnées par le festival, 55 % des projets seront notamment portés ou coportés par des femmes. Décloisonnant également les propositions artistiques, la 77e édition démarrera par ailleurs dans la rue avec «G.R.O.O.V.E», de la légende du hip hop Bintou Dembélé, avant de gagner l’opéra du grand Avignon. Un spectacle qui fait «bouger les lignes de la danse contemporaine», note Tiago Rodrigues.

Le soir même, c’est la metteuse en scène Julie Deliquet qui dévoilera en première mondiale dans la Cour d’honneur du Palais des papes «Welfare», d’après le documentaire de l’oscarisé Frederick Wiseman, qui plongera le spectateur dans la vie de héros du quotidien - sans-abri, apatrides, travailleurs, mères célibataires - qui se succèdent aux guichets d'un centre d’aide sociale le temps d’une journée.

Les questions de la violence faite aux femmes et du colonialisme, seront également abordées dans plusieurs spectacles à l’instar de «Black lights» de Mathilde Monnier, qui fait son retour à Avignon, de «La mariée et bonne nuit Cendrillon» de Carolina Bianchi, invitée pour la première fois au festival, ou encore «Marguerite : le feu» d’Emilie Monnet, un spectacle consacré à Marguerite Duplessis, première personne réduite en esclavage à avoir revendiqué sa liberté devant un tribunal.

Cette édition sera également marquée par le retour d’Anne Teresa de Keersmaeker, qui présentera deux pièces, une création dévoilée à la Fabrica ainsi que la reprise d’«En atendant», au Cloître des Célestins. Cette reprise, plus de dix ans après sa création, marquera l’un des nouveaux rendez-vous lancés par Tiago Rodrigues, qui chaque année, entend reprendre une pièce ayant marqué le festival, au même endroit et à la même heure, faisant ainsi le lien entre passé et présent.

Un mandat et une édition sous le signe de la nouveauté

Parmi les nombreuses nouveautés de cette édition, Tiago Rodrigues veut également inciter le jeune public à venir grâce à son projet «Première fois», qui permettra à 5.000 jeunes de découvrir le festival. Une initiative qui s’inscrit dans une dynamique de fond puisqu’en 2022, 15 % des festivaliers, soit 18.000 personnes, venaient pour la première fois, a souligné le metteur en scène, confirmant la place du festival comme un lieu de découverte.

Nouvelle initiative également, le metteur en scène a annoncé qu’une langue serait invitée chaque année avec pour ambition d’«affirmer le festival comme un carrefour de l’Europe», note-t-il. 2023 se placera sous le signe de la langue anglaise. Plusieurs metteurs en scène anglophones seront ainsi programmés à l’instar de Tim Crouch, qui se présente pour la première fois à Avignon avec deux pièces : «An Oak Tree», qu’il reprend 18 ans après sa création, et «Truth’s a Dog Must to Kennel», qui met en scène le fou du «Roi Lear», pour évoquer la mort du spectacle vivant.

Un lieu bien connu des festivaliers fera également son retour. La carrière de Boulbon accueillera en effet, à nouveau, le public avignonnais après plusieurs années de fermeture. Philippe Quesne y créera son «Jardin des délices», un spectacle inspiré d’un tableau de Jérôme Bosch, mêlant science-fiction écologique et western contemporain.

Autre nouveauté, le festival fait également cette année le pari de maintenir les spectacles plus longtemps à l'affiche, en ajoutant 12.000 places. Sans compter que la billetterie ouvrira également beaucoup plus tôt. Les premiers billets seront mis en vente dès demain, vendredi 7 avril, en ligne.

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