Dans le premier volet de «John Wick», sorti en 2014, le personnage incarné par Keanu Reeves porte le surnom de Baba Yaga. Voici sa signification.
Une histoire pour faire peur aux enfants. Dans le premier «John Wick», sorti en 2014 en salles, le personnage Viggo Tarasov (Michael Nyqvist) apprend que son fils Iosef s’en est pris à celui qui était autrefois sous ses ordres en lui volant sa voiture et en tuant son chien (qui lui avait été offert par son épouse décédée, grave erreur).
Le chef de la mafia russe new yorkaise lui explique que John Wick était surnommé Baba Yaga. «Le croque-mitaine ?», interroge son rejeton. «John n’était pas exactement le croque-mitaine. Il était celui qu’on envoyait pour tuer le croque-mitaine», lui répond le père, avant de lui raconter cette fois où il l’a vu tuer trois homme avec un crayon.
Il lui explique également avoir confié une mission à John Wick, qui souhaitait prendre sa retraite pour couler des jours heureux avec son épouse, qu’il estimait être impossible à remplir : celle de se débarrasser des autres parrains de la mafia new yorkaise. Ce que le tueur parvint à faire, permettant à Viggo Tarasov de devenir le parrain incontesté de New York. Mais à quoi ce surnom de Baba Yaga fait-il référence exactement ?
Un personnage du folklore slave
Baba Yaga est le nom porté par une sorcière dans les contes slaves, qui aurait été mentionnée pour la première fois dans un livre de grammaire russe en 1755, mais qui était déjà présente dans la tradition orale des contes populaires slaves. L’histoire la plus répandue est celle de la sorcière qui mange les enfants qui n’écoutent pas leurs parents.
Dans le conte «Les oies noires de Baba Yaga», elle commande une troupe d’oies noires qui tournent dans le ciel à la recherche d’enfants. Quand Olga et Sergei désobéissent à leur mère, et s’échappent de la maison alors que celle-ci s’est absentée, le petit garçon est capturé et emmené dans la cabane de la sorcière. Sa sœur parvient à lui porter secours, et tous deux retiennent la leçon qu’il faut toujours écouter sa mère.
Baba Yaga est considérée par certains experts comme la représentation de la déesse de la mort, ou l’équivalent de la déesse grecque Perséphone, reine des enfers et compagne du dieu Hadès. D’autres chercheurs estiment qu’elle est la représentation de la nature, qui peut se montrer à la fois cruelle et généreuse, ou encore celle de la charrue permettant de labourer la terre pour permettre la plantation, la fertilisation et la croissance des cultures. À l’ère moderne, Baba Yaga est également devenue une figure de l’émancipation des femmes, elle qui vit selon ses propres règles, en marge de la société. Si elle conserve son caractère menaçant, elle est aussi considérée comme une source de sagesse et de pouvoir.