En direct
A suivre

«Mon crime» : que vaut le nouveau film de François Ozon ?

Après «Peter Von Kant», le très prolifique François Ozon change de registre et revient ce mercredi 8 mars au cinéma avec «Mon crime». Une comédie policière au ton drôle et léger, servie par un casting cinq étoiles.

«Depuis longtemps, je souhaitais raconter une histoire autour d’un faux coupable ou d’une fausse coupable», avoue François Ozon. Pour donner vie sur grand écran à cette envie profonde, le réalisateur a choisi d’adapter librement la pièce de théâtre de Georges Berr et Louis Verneuil présentée en 1934, et de la revisiter à la manière de «8 femmes», sorti il y a déjà plus de vingt ans. 

Dans cette fable absurde qui se déroule dans un Paris fantasmé et coloré des années 1930, Madeleine Verdier est une jeune et belle comédienne qui peine à joindre les deux bouts par manque de talent. Elle est accusée du meurtre d’un riche et puissant producteur de cinéma, avec qui elle avait rendez-vous. Pour sa défense, la jolie blonde, bien moins naïve et écervelée qu’il n’y paraît, va s'appuyer sur Pauline, une brunette pétillante et pleine de vie qui, en plus d’être sa colocataire, est une avocate au chômage qui rêve de plaider.

Grâce à un solide argumentaire et des mensonges grossiers mais totalement assumés, l’actrice qui livre dans ce procès sa prestation la plus convaincante, est acquittée pour légitime défense. Le début de la gloire pour Madeleine et la victoire de Pauline face à un patriarcat tourné en dérision. 

Une comédie au message féministe

Hommage à la screwball comedy, ce sous-genre de la comédie hollywoodienne, «Mon crime», à la mise en scène rythmée et au jeu délicieusement malicieux, multiplie les rebondissements inattendus et les situations incongrues. Les bons mots fusent entre Nadia Tereszkiewicz (César du meilleur espoir féminin pour «Les amandiers») et Rebecca Marder («La jeune fille qui va bien», «Simone, le voyage du siècle»), deux étoiles montantes du cinéma français. Un duo joyeux et facétieux rejoint par des acteurs confirmés. Fabrice Luchini, André Dussollier, Daniel Prévost, Michel Fau, mais aussi Dany Boon, Régis Laspalès et Olivier Broche sont épatants, chacun dans une partition théâtralisée aux répliques ciselées. Isabelle Huppert, dans la peau de la fantasque Odette Chaumette, est magistrale. 

Moins d’un an après le drame «Peter von Kant», adaptation des «Larmes amères de Petra von Kant» de Fassbinder, François Ozon, qui ne cesse de s’amuser à mélanger les genres, transforme cette comédie de boulevard en un manifeste féministe. Peu étonnant que le long-métrage sorte en salles ce mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes. «J’ai voulu (…) faire résonner au sein de l’intrigue nos préoccupations contemporaines autour des rapports de pouvoir, d’emprise dans les relations hommes/femmes. Et jouer sur les parallèles entre le théâtre et la justice», indique le cinéaste. 

A noter qu'un escape game autour du film est organisé jusqu'au 10 mars au cinéma UGC Ciné Cité Bercy, à Paris, par le distributeur Gaumont. Munis d'un ticket, les spectateurs de «Mon crime» pourront s'amuser à résoudre des énigmes. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités