Sorti ce mercredi au cinéma, le film «Vaincre ou mourir», produit par le Puy du Fou et réalisé par Vincent Mottez et Paul Mignot, suit l’épopée du général royaliste Charette. Mais qui était vraiment ce chef de guerre vendéen lors de la Révolution française ?
«Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais !», telle était sa devise. Le chef de guerre royaliste Charette, de son vrai nom François-Athanase Charette de la Contrie (1763-1796), est mis à l’honneur dans le film «Vaincre ou mourir».
Cette transposition par le Puy du Fou d'un de ses spectacles en long métrage relate la lutte du camp royaliste contre les armées républicaines, durant la période qui sera appelée la Guerre de Vendée, et qui ensanglanta l'ouest de la France durant plusieurs années, au milieu des années 1790.
Incarné à l’écran par Hugo Becker, cet ancien officier dans l'armée royale est devenu l’un des acteurs les plus connus des guerres vendéennes qui opposaient les «Bleus» républicains aux «Blancs» catholiques et royalistes. Il est, à ce titre, devenu une figure éminement politique. Il sera ainsi vu comme un défenseur de l'ancien monde catholique et monarchique, qui a lutté contre les idéaux de la Révolution et a mené la guerre civile contre la République, ou, à l'opposé, comme celui qui a lutté le plus longtemps, et jusqu'à sa mort, contre un régime qu'il jugeait despotique envers la population et illégitime.
Né à Couffé (Loire-Atlantique), le 2 mai 1763, François-Athanase Charette de La Contrie est entré à l’École des Gardes de la Marine à l’âge de 16 ans. En 1787, alors âgé de 24 ans, il est promu lieutenant de vaisseau. Après avoir donné sa démission, en 1790, il s'est retiré dans son château de Fonteclose, près de Challans, et a épousé Marie-Angélique Josnet de La Doussetière.
appelé par les paysans révoltés
Mais son destin l'a rattrapé en 1793. Cette année-là, la Convention nationale, qui avait aboli la royauté, a décidé en urgence la levée en masse de 300.000 hommes pour lutter contre la coalition monarchiste soutenu par plusieurs royaumes européens. Une décision qui a mis le feu aux poudres, nombre de paysans refusant d’aller mourir aux frontières. Révoltés, certains ont alors choisi d’aller chercher Charette pour en faire leur chef.
Charette a fini par accepter de prendre le commandement de la rébellion. Rapidement, il a constitué une «Armée catholique et royale», composée de paysans et d’artisans, et même de femmes, qu’on surnommera les «Amazones de Charette». C’est le début d’une guerre qui durera trois ans. «Je ne reviendrai que mort ou victorieux », a-t-il ainsi lancé lors du serment prêté devant les paysans insurgés, dans la cour de son manoir de Fonteclose.
fusillé en mars 1796
Surnommé le «Roi de la Vendée», c'est avec les moyens du bord, à savoir une population de civiles, qu'il est parti au combat. En février 1795, il est parvenu à négocier des accords de paix avec la République, à la Jaunaye, mais cet accord, vite rendu caduc, n'a pas empêché la reprise du conflit.
Après trois ans de guerre, avec une dernière victoire à Torfou (le 19 septembre 1793), l’étau finit par se resserrer et le 23 mars 1796, Charette a été capturé par le général Travot dans le bois de la Chabotterie. Il a été fusillé 6 jours plus tard, le 29 mars 1796, à Nantes.
Sa mort est symboliquement vue comme mettant un terme à la guerre de Vendée, l’une des guerres civiles les plus violentes et meurtrières de l’Histoire de France. Elle a causé la mort d'environ 200.000 personnes, dont environ 170.000 Vendéens et 30.000 hommes dans le camp républicain.