Réalisé en 1942 par Hergé, le dessin destiné à faire la couverture de la première édition en couleurs de «Tintin en Amérique» sera mis en vente aux enchères, en février prochain, à Paris. Il pourrait atteindre un nouveau record.
Une enchère d'exception. C'est l'un des dessins les plus connus d'Hergé et l'original, cédé par un collectionneur belge anonyme, sera mis en vente par la maison Artcurial le 10 février à Paris. Figurant sur le troisième volet des aventures de Tintin, il met en scène un grand chef indien face au célèbre reporter Tintin, attaché à un poteau.
Réalisé par Hergé en 1942, ce dessin fait à l'encre de chine avait été choisi pour faire la couverture de la première édition en couleurs de l'album. Cette version colorée est sortie en 1946, quinze ans après une première édition de «Tintin en Amérique», entièrement en noir et blanc, publiée en 1931.
Un record en perspective ?
Alors que la cote d'Hergé et du secteur de la bande dessinée est au beau fixe, la vente de ce dessin pourrait réaliser un nouveau record. Estimé «entre 2,2 et 3,2 millions d'euros», selon Artcurial, il pourrait devenir le nouveau record personnel d'Hergé, mais aussi le dessin de bande dessinée le plus cher au monde.
Il devra pour cela dépasser les 3,2 millions d'euros frais compris. Et pour cause en 2021, c'est à ce prix que s'était déjà envolé le projet d'illustration de la couverture originale du «Lotus bleu» dessiné par Hergé, qui détient donc à ce jour le record mondial.
Cédé à l'époque par la famille Casterman, la vente de ce dessin, mettant en scène un dragon noir sur fond rouge, avait mis en colère Nick Rodwell, l'homme d'affaires britannique qui veille de très près à l'héritage d'Hergé. Il est le second époux de Fanny Vlamynck, veuve et légataire universelle du dessinateur.
Alors que les membres de la famille Casterman assuraient que leur père Jean-Paul l'avait reçu en «cadeau» d'Hergé lors d'un repas familial dans les années 1930, gardant par la suite la feuille pliée en six dans un tiroir pendant des décennies, M. Rodwell, avait reproché aux Casterman de ne pas avoir rendu le dessin.
Mais les relations ont fini par s'apaiser. En définitive, selon Mme de Traux, directrice d'Artcurial pour le Bénélux, «les ayants droit d'Hergé se sont félicités du résultat de la vente. Tout le monde est content que le marché soutienne la cote de Tintin». Une cote qui pourrait encore s'envoler.