La justice a débouté, ce vendredi 6 janvier, l’association «Osez le féminisme», qui poursuivait la société Miss France sur des questions de droit du travail.
Accusée par les militantes d’«Osez le féminisme» d’imposer des clauses discriminatoires aux jeunes femmes qui souhaiteraient postuler au concours de beauté, la société Miss France attendait le verdict final de la justice. Ce dernier a été rendu ce vendredi 6 janvier. Et la justice a débouté l'association «Osez le féminisme», qui arguait devant le conseil de prud'hommes de Bobigny que le concours «Miss France» contrevenait au droit du travail.
La juridiction s'est déclarée compétente face à la question soulevée, «ce qui signifie qu'elle reconnait l'existence d'un travail et d'un processus de recrutement» dans la sélection des candidates au concours de beauté, a observé «Osez le féminisme» dans un communiqué.
Nous prenons acte de cette décision intolérable qui fait perdurer un processus de recrutement discriminatoire et illégal, et nous attendons la lecture des motifs avant d'étudier la possibilité de faire appel.#MissFrance pic.twitter.com/Fr7w43ctWa
— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) January 6, 2023
Pour autant, les prud'hommes ont rejeté les autres demandes des militantes féministes, une «décision intolérable qui fait perdurer un processus de recrutement discriminatoire et illégal», a regretté l'association, qui dit attendre de prendre connaissance de la motivation de la décision avant de faire éventuellement appel.
L'argument féministe soulevé par les deux parties
Les militantes d'Osez le féminisme avaient entamé en octobre 2021 cette procédure en justice, en arguant que les organisateurs du concours imposaient des clauses discriminatoires aux jeunes candidates, comme le fait de mesurer au moins 1,70 m ou d'être «représentatives de la beauté». L'association contestait en outre la nature du lien juridique entre les organisateurs et les candidates : depuis l'an dernier, celles-ci signent un contrat de travail avec la production du spectacle, en tant que «mannequins».
Les militantes estiment que ce contrat devrait commencer non pas trois jours avant l'élection, mais dès les sélections régionales. Lors de l'audience, en novembre dernier, la présidente de la Société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, avait soutenu que cette question ne relevait pas de ses compétences, car elle n'était chargée que de l'élection nationale. Elle avait par ailleurs réfuté devant les journalistes que l'élection de Miss France puisse être qualifiée de «sexiste», et dénoncé une volonté de «censure» de la part des militantes féministes.