Annoncé ce lundi comme la mascotte des Jeux Olympiques de Paris 2024, le bonnet phrygien, bien connu des Français, est un symbole de liberté par excellence.
Un symbole à travers les siècles. Pour les JO 2024 à Paris, les organisateurs ont choisi des bonnets phrygiens pour mascottes. «On a eu envie de se démarquer et de ne pas choisir un animal mais un idéal», a expliqué Tony Estanguet, le président du comité d'organisation. Il faut dire que ce petit couvre-chef rouge, associé à la Révolution française et sa figure allégorique Marianne, est un symbole de liberté.
Que ce soit dans les mairies, sur les timbres mais aussi les documents administratifs, Marianne est toujours coiffée de ce bonnet rouge, orné d’une cocarde bleu-blanc-rouge. On le retrouve également dans des œuvres d'arts, notamment le tableau La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix.
Mais son invention serait à chercher bien avant 1789. Son nom viendrait de Phrygie, un ancien pays de l’Antiquité. Néanmoins, il semblerait que sa véritable origine soit multiple, étant commun à plusieurs peuples indo-européens orientaux de l’Antiquité tels que les Thraces et les Scythes d’Eurasie centrale.
La liberté comme valeur universelle
Sa symbolique de liberté et de contestation provient de sa ressemblance avec le chapeau que revêtaient les esclaves affranchis de l’Empire romain, auquel la couleur rouge est venue s’ajouter pour la première fois en France en 1675, lors de la révolte des «bonnets rouges» en Bretagne.
Transporté jusqu’en Amérique, le bonnet phrygien a aussi rayonné à l’étranger, porté par les Patriotes de la rébellion de 1837 à 1839, eux-mêmes Français à l’époque (aujourd’hui le Québec), qui s’étaient battus contre l’invasion des Britanniques avec une bravoure telle, qu’ils représentent encore aujourd’hui les héros du nationalisme québécois.
Cette histoire a inspiré aussi durant la guerre d’Indépendance aux Etats-Unis quelques années plus tard. On retrouve d’ailleurs le couvre-chef sur le drapeau de l’Etat de New York.
Les latino-américains le reprennent à leur tour à partir des années 1850, comme emblème héraldique présent sur plusieurs drapeaux et armoiries des pays de l’Amérique Latine, dont le Paraguay, la Colombie, l’Argentine ou encore le Salvador.
Plus récemment dans l’Hexagone, le bonnet phrygien avait refait son apparition chez le mouvement contestataire des gilets jaunes entre 2018 et 2019.