Invité d'honneur au dernier Festival Lumière à Lyon, l'Américain James Gray dévoile ce mercredi 9 novembre son nouveau film «Armageddon Time». L'occasion de revenir sur cinq œuvres de ce réalisateur intimiste.
Tout au long de sa filmographie, le cinéaste James Gray, profondément inspiré par la Nouvelle Vague, revisite ses thèmes de prédilection : la complexité de l'amour, la relation avec le père, le racisme ordinaire, et le déterminisme social.
«Ad Astra» (2019)
«Ad Astra» fut présenté comme le premier film de science-fiction de James Gray, mais il s'apparente davantage à un récit métaphysique qui pose les questions de la parentalité, de la filiation et de la solitude de l'homme. Dans cette odyssée spatiale, Brad Pitt, que l’on peut voir actuellement au cinéma dans «Bullet Train», campe un astronaute au calme olympien, plus à l’aise dans les confins de l’espace qu’avec ses proches sur Terre. Roy McBride, son personnage, est appelé pour une mission top secrète qui impliquerait son père, joué par Tommy Lee Jones, disparu depuis des années.
«The lost city of Z» (2017)
Quatre ans après «The Immigrant» qui réunissait Marion Cotillard et Joaquin Phoenix, le réalisateur américain s'est intéressé à la destinée hors du commun de l'explorateur Percival Harrison Fawcett qui, tout au long de sa vie et jusqu'à sa disparition énigmatique, tenta de trouver une mystérieuse civilisation cachée d'Amazonie. James Gray signe une quête dans l'enfer amazonien au scénario captivant qui insiste sur les contradictions qui déchirait l'explorateur, son obsession et sa famille. Ce long-métrage n’est pas sans rappeler «Aguirre, la colère de Dieu» de Werner Herzog, sorti dans les années 1970. La photographie et la lumière sont par ailleurs à couper le souffle, et la performance de Charlie Hunnam n'est pas non plus en reste.
«Two lovers» (2008)
Que ceux qui pensent regarder une comédie romantique passent la porte. Récompensé du César du meilleur film étranger en 2009 , «Two lovers» prend des allures de polar qui doit sa réussite à l’interprétation magistrale de Joaquin Phoenix, acteur fétiche du réalisateur. L’acteur incarne un jeune homme fragile et angoissé qui s’est réfugié chez ses parents après la perte de sa fiancée. S’il est promis à Sandra, une jolie brune «choisie» par son père, il ne peut nier son attirance pour sa voisine Michelle (Gwyneth Paltrow). Entre la raison et la passion, que choisir ? James Gray s’est librement inspiré des «Nuits blanches» de Dostoïevski.
«La nuit nous appartient» (2007)
Si son précédent long-métrage «The Yards» avec Mark Wahlberg et Joaquin Phoenix, sorti sept ans plus tôt, fut un énorme échec commercial, «La nuit nous appartient», avec les deux mêmes acteurs, est un succès critique. On y retrouve les thèmes de prédilection du cinéaste : la mafia, la famille, les crimes, la rivalité et New York.
Dans les années 1980, Bobby Green possède une boîte de nuit détenue par des Russes. A cette époque, la mafia gangrène le monde de la nuit, et Bobby va devoir cacher qu’il est le frère et le fils de membres de la police. Un thriller haletant et désormais culte faisant référence notamment aux œuvres de Scorsese.
«Little Odessa» (1994)
Un premier film prometteur et largement autobiographique qui vaut à James Gray le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise, en 1994, à seulement 25 ans.
Dans ce film noir, Tim Roth joue un tueur à gages qui exécute ses victimes avec froideur et sans états d’âme. Jusqu’au jour où il doit aller à Brighton Beach, à New York. C’est dans ce quartier juif surnommé «Little Odessa», que Joshua va retrouver son frère Reuben (Edward Furlong) et tenter de fuir le mafieux Boris Volkoff dont il a tué le fils des années auparavant.