Après deux ans d’absence en raison de la crise sanitaire, la Techno Parade retrouve les rues de la capitale ce samedi, pour célébrer la musique électronique au fil d’un parcours de plus de 6 km. Le défilé partira de Denfert-Rochereau (XIVe) à 14 h.
Une édition attendue. Annulé ces deux dernières années, ce rendez-vous phare des musiques électroniques, créé en 1998 avec le soutien de l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, retrouve enfin son public. A cette occasion, onze chars s’élanceront cette année, à 14 h, depuis Denfert-Rochereau jusqu’à la Place de la Nation.
Représentatifs de tous les courants électro - de la techno à la house en passant par la trance ou encore la drum’n’bass - ils défileront sur un parcours de près de 6,5 km. Un itinéraire figurant parmi les plus long depuis la création de cet événement, qui passera successivement par le boulevard Saint-Michel et Saint-Germain, le pont de Sully, le boulevard Henri IV, la place de la Bastille, la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil et le boulevard Diderot.
Une édition festive...
Pour célébrer ce grand retour, la Techno Parade se place logiquement sous le signe de la fête et réunit une centaine de DJs qui se succèderont aux platines au fil de la journée. Parmi eux : l’artiste ukrainienne Xenia UA, qui sera l’invitée d’honneur de cette 24e édition.
Plusieurs figures emblématiques de la scène électro ont également été confirmées par les organisateurs à l'instar de Feder, The Avener, Bakermat, Jonas Blue, Boris Way, Nastya Muravyova, Tymon, Tom Pooks, Lucye, Kiko, Nicolas Moore, Fred 27, Hallsax, Zaatar, Sara Dziri, kasbaH ou encore Hadj Sameer.
...et militante
Mais ce grand rendez-vous populaire n’oublie pas les revendications qu’il porte depuis ses débuts. A commencer par l’inscription des musiques électroniques au patrimoine culturel français, revendiquant la place des artistes français dans l’histoire de ce mouvement depuis près de 50 ans.
Autre cheval de bataille, la Techno Parade entend placer sa grande famille d’artistes sur le devant de la scène, demandant notamment l’adaptation du régime de l’intermittence au métier de DJ, mais aussi la création de zones d'accueils pour les festivals et les free parties ainsi que l'adaptation du décret «son», qui ne tient pas compte des spécificités des musiques électroniques notamment, et certaines fréquences propres à ce genre musical.
«Cette 24e Techno Parade se veut, cette année encore, revendicative», note ainsi dans un communiqué Tommy Vaudecrane, président de Technopol, association de défense des cultures électroniques. «Les musiques électroniques sont toujours confrontées à des idées reçues. Les événements sont encore difficiles à organiser. Les réticences et les inquiétudes autour de ce mouvement ne sont pas justifiées», poursuit-il. Et de rappeler : «Ce courant musical est le 2e plus écouté par les jeunes après le hip-hop. Il mérite donc de pouvoir s’exprimer plus librement».
Ce sera le cas ce samedi, où des centaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues de Paris. En 2019, la Techno Parade avait réuni 300.000 festivaliers. Elle célèbrera l'année prochaine ses 35 ans d'existence.