Un autoportrait emblématique de l'artiste mexicaine Frida Kahlo, à ce jour le tableau latino-américain le plus cher de l'histoire, est exposé pour la première fois depuis un quart de siècle dans un musée de Buenos Aires (Argentine) dont le fondateur l'a acquis.
Une perle rare enfin dévoilée. Son nom, «Diego y yo» (Diego et moi), un tableau réalisé par Frida Kahlo en 1949. Cette oeuvre rare de l’artiste mexicaine est le tableau latino-américain le plus cher de l’histoire. Il est exposé en ce moment au Musée des arts latino-américains (Malba) de Buenos Aires, en Argentine.
La toile avait été acquise en novembre pour 34,9 millions de dollars (35 millions d'euros au taux du jour, NDLR) aux enchères à New York, pour la «Collection Eduardo F. Costantini», le chef d'entreprise et collectionneur argentin, fondateur du Musée des arts latino-américains.
Le tableau sera, à partir de ce vendredi 26 août, la principale attraction de l'exposition «Tercer Ojo» (Troisième oeil), où Eduardo Costantini présentera sa collection privée, avec également des oeuvres du Cubain Wifredo Lam, des Mexicains Miguel Covarrubias et Rosa Rolanda, du Brésilien Vicente do Rego Monteiro.
«une artiste unique»
«Diego y yo», une huile sur isorel, présente le regard intense caractéristique des autoportraits de Kahlo. Sur son front apparaît le visage de son époux, le peintre Diego Rivera, au-dessus des yeux noirs de Kahlo d'où coulent quelques larmes. Rivera s'était à l'époque rapproché d'une célèbre actrice mexicaine, source du mal-être que Kahlo exprime dans le tableau.
«Pour moi, Frida est une artiste unique. Elle a une vie dramatique qu'elle raconte sans honte, de manière spontanée et ouverte. Je crois que c'est précisément ce que les gens aiment chez elle», a dit mercredi Eduardo Costantini cette icône du féminisme décédée en 1954 à 47 ans.
240 oeuvres exposées
L'exposition du Malba, présentée mercredi à la presse, propose plus de 240 œuvres, dont bon nombre n'avaient pas été exposées en public depuis près d'une trentaine d'années. C'est le cas de «Diego y yo», depuis 1998, a souligné Eduardo Costantini.
En s'adjugeant pour 34,9 millions de dollars chez Sotheby's, «Diego y yo», auparavant aux mains d'un collectionneur, était devenu de loin le tableau latino-américain le plus cher de l'histoire, surpassant le record de Diego Rivera, pour un tableau («Los Rivales», 1931) vendu 9,76 millions USD aux enchères en 2018.