La chanteuse et actrice Dani est morte lundi à 77 ans, vient d'annoncer son manager.
Le monde de la culture est en deuil. Dani, qui fut chanteuse, actrice et mannequin, est décédée lundi 18 juillet à l'âge de 77 ans.
L'artiste à la voix rauque est morte des «suites d'un malaise» dans la région de Tours où elle résidait.
Egérie des années 1970, elle venait d'achever la tournée de son dernier album «Horizons Dorés» et elle terminait déjà la préparation d'un nouvel album qu'elle avait choisi d'intituler «Attention Départ».
«Rien n'était plus important pour elle que créer, chanter, être entourée de ceux qu'elle aime», a réagi sur Facebook son entourage professionnel.
Née le 1er Octobre 1944, à Castres, Daniel Graule de son vrai nom avait rejoint Paris à l’âge de 19 ans. Après des débuts dans le mannequinat, et plusieurs petits rôles au cinéma dès 1964, notamment sous la houlette de Roger Vadim dans «La Ronde», elle avait lancé son premier 45 tour «Garçon manqué», deux ans plus tard.
C’est en 1968, avec son titre «Papa vient d'épouser la bonne», que la carrière de Dani s’envole. L’artiste avait sorti en 1970 son premier opus «Dani», qui lui a valu le Grand prix de l’Académie Charles Ducros.
La star, qui dès ses débuts a fréquenté assidument les nuits parisiennes, devenant l'une de ses égéries, avait ouvert dans les années 1970 L’Aventure, night-club branché, et joué les meneuses de revue à l’Alcazar jusqu’en 1974.
Une artiste complète
Artiste totale, Dani a par ailleurs tourné avec les plus grands réalisateurs dans les années 1970, de Georges Lautner avec «Quelques messieurs trop tranquilles», à François Truffaut avec qui elle tourne «La Nuit américaine» (1973) et «L’Amour en fuite» (1979), en passant par Raymond Depardon (Une partie de campagne, 1974) ou Claude Chabrol, en 1988 avec «Une affaire de femmes».
Un goût pour le 7e art dont elle ne s’est jamais départie, tournant régulièrement devant la caméra entre 1990 et 2020. En 2006, elle est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa performance dans «Fauteuils d'orchestre», de Danièle Thompson.
Boudée par les maisons disque dans les années 1990 en raison de sa consommation de drogue - addiction qu’elle avait évoquée dans un ouvrage en 1987 dans «Drogue , la galère» - Dani était revenue sur le devant de la scène grâce à Etienne Daho en 2001. Ce dernier lui avait proposé de chanter en duo «Comme Un Boomerang», titre composé pour elle par Serge Gainsbourg dans les années 1970, mais recalé pour l'Eurovision et oublié. La chanson connut un véritable succès et avait redonné à Dani son statut d’icône.
Une source d'inspiration qu'a saluée son équipe : «Si Dani a inspiré tant d'artistes – photographes, cinéastes, paroliers, compositeurs, metteurs en scène – c'est qu'elle était un souffle de vie puissant, une nature entière, débordante d’amour et d'énergie».