Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, «Revoir Paris» d’Alice Winocour, inspiré des attentats du 13-Novembre 2015, se dévoile dans une première bande-annonce. Le film est attendu dans les salles obscures le 7 septembre.
Une première bande-annonce du quatrième long-métrage d’Alice Winocour, intitulé «Revoir Paris», a été dévoilée. Au cinéma le 7 septembre prochain, ce drame réunit pour la première fois à l’écran le magnétique Benoît Magimel et l’impressionnante Virgine Efira, qui incarnent respectivement Thomas et Mia, deux rescapés d’un attentat survenu dans une brasserie parisienne. Le soir de l’attaque, Thomas fêtait son anniversaire avec des collègues, tandis que Mia, motarde, s’y était réfugiée en attendant que l’orage passe.
Quelques minutes plus tard, cette dernière se retrouve à plat-ventre au milieu des corps, alors que les assaillants, dont on ne voit que les pieds, sont à l’affût du moindre geste, le doigt sur leur mitraillette. Trois mois après le drame, elle ne se souvient plus de rien. La protagoniste va alors tenter de reconstituer le puzzle de cette soirée tragique en revenant sur les lieux avec un groupe de parole.
Sur place, elle rencontre les proches des victimes et les survivants, dont une jeune fille qui a perdu ses parents pendant la fusillade, et cette femme qui l’accuse de s’être égoïstement enfermée dans les toilettes. Puis à travers la vitre du café, elle croise le regard de Thomas, blessé à la jambe, qui, lui, se souvient de tout, et va l’aider à (re)vivre. Un personnage viril et fragile qui apporte une petite touche de légèreté très appréciable.
Alice Winocour signe un film sur la mémoire traumatique d'une forte intensité émotionnelle, et devant lequel il est bien difficile de retenir ses larmes. On retiendra notamment cette scène où Mia retrouve au pied de la tour Eiffel l’homme au tatouage, un travailleur sans-papiers (Amadou Mbow), qui lui a tenu la main cette nuit-là, et l’a sauvé. Ou bien celle où cette orpheline (Nastya Golubeva Carax), qui observe un tableau de Monet lui rappelant ses défunts parents.
La réalisatrice met en scène avec justesse et pudeur les séquelles psychologiques et physiques des rescapés, qui culpabilisent d’être encore vivants, mais aussi la souffrance des proches. Inspiré des attentats du 13-Novembre, perpétrés sur des terrasses de cafés à Paris et au Bataclan, où se trouvait le frère de la cinéaste, qui a survécu, «Revoir Paris» s’attache en outre à développer la notion de «diamant du trauma», l’idée que dans le malheur, des choses positives peuvent arriver.