Les zombies vont bientôt débarquer dans les salles obscures. Et on aurait tort de ne pas aller à leur rencontre. Le réalisateur Michel Hazanavicius ouvrira le 75e Festival de Cannes le 17 mai prochain avec «Coupez !», une comédie pleine de surprises qui sortira au cinéma le même jour.
Qu'on se le dise tout de suite, ce remake de la comédie d'horreur «One cut of the dead» («Ne coupez pas !»), sortie en 2019 et réalisée par le japonais Shinichiro Ueda, est une véritable réussite. Pour son nouveau long-métrage, le cinéaste oscarisé a réuni un panel d'acteurs excellents et on ressort les yeux encore humides de nos éclats de rire.
Le public est immédiatement plongé au cœur d’un tournage de film de zombies à petit budget, où le sang gicle à tout va et les décapitations s’enchaînent. Romain Duris endosse le rôle du réalisateur, Bérénice Béjo, celui de la maquilleuse, tandis que Finnegan Oldfield et Matilda Lutz tiennent les rôles-titres.
Cette première partie d’une trentaine de minutes ne manque pas de nous divertir. Néanmoins, ce plan-séquence (suite d'images filmées en continu) nous laisse un peu perplexe. Où Michel Hazanavicius veut-il nous emmener avec cette mise en abyme ? On comprend le concept petit-à-petit. «Coupez !» est en réalité...le tournage d’un film dans le film qui relate lui-même un tournage de film.
On apprend ensuite l’origine de ce projet, chapeauté par une productrice japonaise exigeant que les acteurs français gardent les noms originaux. Rémi, le réalisateur devenu par la force des choses acteur, est Hugurashi, tandis que Nadia (Bérénice Bejo) est Natsumi. Puis vient l’étape du contrechamp, et des fous rires en chaîne.
Le public passe derrière la caméra et découvre les dessous de ce tournage pour le moins laborieux et explosif, ponctué de douces répliques tels que «T’es une merde post-apocalyptique» ou encore «Pourritures zombies, je vais tous vous ouvrir le cul». La hache mal placée, les répliques répétitives, l'arrêt de la musique en plein milieu, l'attitude peu convaincante de ce zombie... Tout devient clair.
Michel Hazanavicius, qui manie avec habileté les comiques de situation et rend aussi un bel hommage aux artisans du 7e art, signe un film à la fois malin et original, qui fait partie de ces œuvres que l’on a envie de revoir avec grand plaisir.
Côté casting, on retrouve également Grégory Gadebois («En attendant Bojangles»), Jean-Pascal Zadi («Tout simplement noir»), et la fille aînée du cinéaste, Simone Hazanavicius, qui interprète la fille du réalisateur joué par Romain Duris.