Le mystère autour d’une lettre de Charles Dickens est enfin résolu. Datant de 1859, ce courrier, employant une écriture sténographique spécifique à l’auteur britannique, était jusqu’alors considéré comme un véritable casse-tête par les historiens et chercheurs qui s’étaient penchés sur son contenu.
Au point qu’un concours avait été lancé par l’université de Leicester, promettant une somme symbolique de 300 livres (350 euros) à celui qui réussirait à décrypter cette missive. Et c’est désormais chose faite.
Plus de 160 ans après sa rédaction, un millier de personnes - des passionnés de Charles Dickens mais aussi des experts informatiques - se sont penchés sur ce courrier conservé à la Morgan Library & Museum de New York, explique le New York Times. Et après six mois de travail, c’est finalement un informaticien de San Jose, en Californie, Shane Baggs, qui a réussi à décoder le plus de signes, symboles et hiéroglyphes, qui parsemaient ce courrier. Une écriture sténographique inspirée de la méthode Brachygraphie utilisée par Charles Dickens au début de sa carrière, alors qu’il était sténographe judiciaire et journaliste parlementaire, rapporte le journal. Sauf qu’au fil du temps, l’auteur d’Oliver Twist y avait apporté une approche personnelle la rendant indéchiffrable. Un codage désormais décrypté en grande partie.
Charles Dickens pic.twitter.com/IYtn8u6W2f
— Hyder Ali Pirwany (@pirwany) February 7, 2022
70% du courrier décodé
C’était sans compter sur le travail de M. Baggs, qui a eu vent de ce concours par le biais d’un groupe passionné par le craquage de codes et la recherche de messages cachés sur la plate-forme Reddit. Si le décryptage de cette lettre a été rendu possible grâce aux apports de tous les participants, c’est bien lui qui a fait le plus de découverte.
Ironie du sort, l’informaticien n’était pas du tout un spécialiste de l’auteur et a concédé n’avoir jamais lu un livre de Dickens. «Après avoir obtenu principalement des notes C en littérature, je n'aurais jamais imaginé que quoi que je puisse faire aurait pu intéresser les universitaires de Dickens!», a-t-il expliqué dans un communiqué, précisant par ailleurs que ce décryptage «n'aurait pas pu être fait sans les autres décodeurs et l'équipe d'experts qui a pu non seulement rassembler notre travail, mais aussi interpréter les indices».
Un travail collectif qui a donc permis de découvrir le contenu de ce courrier aux deux tiers. Il ne s’agit malheureusement pas de bribes d’un manuscrit inédit mais d’un courrier envoyé au rédacteur en chef du journal The Times de Londre,s afin de faire part de son mécontentement. Charles Dickens regrette qu’une demande de publicité autour de l’une de ses publications littéraires ait été rejetée par le journal et demande à nouveau sa diffusion.