A la tête du Louvre depuis le 1er septembre dernier, Laurence des Cars a évoqué en début de semaine, à l’occasion d’une première rencontre avec la presse, les chantiers qu’elle souhaite mettre en place, avec pour ambition de «réenchanter» l’institution qu’elle considère comme «le plus beau musée du monde».
Innover, tout en respectant l’institution, tel est le cap que compte ainsi prendre la nouvelle présidente-directrice du Louvre. «J'ai envie que tout le monde redécouvre le Louvre, j'ai envie de le réenchanter, c'est le plus beau musée du monde, à nous d'être créatifs, inventifs en étant respectueux du lieu, de l'histoire extraordinaire de ses collections et de savoir les questionner en s'adressant à tous les publics», a ainsi expliqué à l’AFP Laurence des Cars, première femme à occuper la tête du musée, avançant plusieurs pistes de réflexion.
Des horaires élargis et une multiplication des accès
D’un point de vue purement pratique, Laurence des Cars entend fluidifier les visites. Comment ? En réfléchissant à un élargissement des horaires d’ouverture du musée le plus fréquenté au monde – 10 millions de visiteurs se sont rendus au Louvre en 2018 - et en proposant plusieurs accès, au lieu d’une seule entrée principale situé au niveau de la célèbre pyramide. Afin de «rééquilibrer et fluidifier la visite sur toute l'ampleur du bâtiment», explique Laurence des Cars, elle entend ainsi «réactiver l'extraordinaire côté Sully et la cour carrée, délaissés par les visiteurs».
Des visiteurs qui pourraient également profiter d’horaires étendus notamment en «fin de journée» pour visiter l’institution. Alors que le musée ferme aujourd’hui ses portes à 18 h, tout en proposant des nocturnes les mercredis et vendredis soirs, ainsi que la nocturne gratuite du premier samedi du mois, actuellement toutes suspendues en raison de la crise sanitaire, la fermeture du musée pourrait intervenir, à l'avenir, un peu plus tard dans la soirée, à condition d'être approuvée par les syndicats.
Des collections mieux reliées
Autre impulsion cette fois artistique, Laurence Cars souhaite mieux relier les collections. Evoquant «un musée encyclopédique mais discontinu et incomplet», elle a ainsi expliqué : «Le Louvre doit trouver quelque chose de singulier à dire qui est le reflet de son histoire (...). Ce qui (lui) manque, c'est le lien entre les chapitres. L'idée, c'est bien de connecter les choses, de les relier». Pour ce faire, Laurence des Car a notamment lancé le chantier du département des arts de Byzance et des chrétientés d'Orient. Ce neuvième département viendra ainsi rejoindre ceux dédiés à l’antiquités romaines-grecques-étrusques, égyptiennes, aux peintures, aux sculptures, aux objets d'art, aux arts graphiques et aux arts de l'Islam.
En collaboration avec les plus de 2000 collaborateurs du musée, elle envisage également d’explorer de nouveaux formats avec notamment une exposition consacrée à l'Ouzbékistan à la rentrée prochaine, et évoque le «retour des grandes expositions thématiques» en lien avec d'autres musées européens. Elle entend enfin transformer le «pavillon des sessions», qui accueille 120 chefs d’œuvres venus du monde entier pour lui donner plus de visibilité.
Des parcours dédiés au jeune public
Un accent particulier mis sur le jeune public. Comme elle l’a déjà fait lors de son mandat de quatre ans au musée d’Orsay, Laurence des Cars entend favoriser l’accès du Louvre aux plus jeunes. Si le musée propose déjà des ateliers destinés aux enfants et scolaires, elle veut pousser plus loin cette approche en incluant pour chaque exposition un parcours dédié aux jeunes, au milieu de celui emprunté par les adultes. Autant de chantiers qu’elle souhaite mettre en place pour offrir des visites de «qualité».