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Elza Soares, diva de la chanson brésilienne, est décédée à l'âge de 91 ans

Sa voix, au timbre caractéristique, en a étonné plus d’un. © MAURO PIMENTEL / AFP

Jeudi 20 janvier, la diva noire de la chanson brésilienne Elza Soares est décédée à l’âge de 91 ans, de causes naturelles. Elle avait marqué l'histoire de la musique.

Son histoire débute au Brésil, dans une famille pauvre, en juin 1930. De ce milieu, elle tirera une capacité à évoluer avec aisance dans les environnements les plus divers, de la favela d'Agua Santa aux salles de concert du monde entier, indique l’AFP. Sa voix, au timbre caractéristique, en a étonné plus d’un. Certains ont même été jusqu’à évoquer une potentielle anomalie. « On disait ça avant, mais personne n'a de corde vocale supplémentaire, c'est un truc de fou. Elle est tordue, je pense qu'elle est tordue, car tout dans ma vie a commencé de travers », avait commenté la chanteuse à ce propos, en 2002.

Une vie personnelle difficile

Sa vie personnelle, tout comme sa carrière, a connu des hauts et des bas. Forcée à se marier à 12 ans, son premier enfant naît un an après. À 21 ans, elle est mère de sept enfants et déjà veuve. Seuls cinq survivent. En 1953, alors qu’elle manque cruellement d’argent, elle décide de participer à une émission musicale radiophonique. Lorsque le présentateur se moque de son apparence en demandant « De quelle planète venez-vous ? », l’artiste répondra : « De la planète de la faim. » A la fin de sa prestation, le même présentateur affirmera : « Mesdames et Messieurs, une étoile est née. »

Elle est ensuite repérée par Louis Armstrong lors de la Coupe du monde de football au Chili, en 1962, où elle est invitée pour être la marraine de l'équipe brésilienne. En couple durant 17 ans avec le footballeur Garrincha, décédé en 1983, elle aura un autre enfant. Leur fils décédéra à 9 ans dans un accident de voiture.

« Je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur de la vie »

Lueur de joie dans cette vie difficile : ses reconnaissances musicales. En 1999, la BBC la sacre « chanteuse brésilienne du millénaire ». Huit ans plus tard, elle est choisie pour chanter l'hymne national brésilien a capella. En 2015, grâce à son album « A Mulher do Fim do Mundo », les nouvelles générations la découvrent. 

« Je vais te dire un truc : mon âge n'a rien à voir avec mon énergie », confiait-elle à l'AFP en 2018. « Je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur de la vie. Elle est si mauvaise pour les gens que je me dis : ‘Mon Dieu, comment peuvent-ils la supporter ?’. Mais il faut vivre, il faut avoir de la force», confiait-elle encore. Une étoile s’est éteinte.  

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