La comédie musicale événement «West Side Story» de Steven Spielberg, «Les Tuche 4» d'Olivier Baroux, le drame «Rose» signé Aurélie Saada...Voici trois longs-métrages à découvrir au cinéma ce mercredi 8 décembre.
«West Side Story», de Steven Spielberg
Des claquements doigts, des sifflements… Que la bataille recommence. Seul l’immense Steven Spielberg pouvait se lancer un tel défi cinématographique : réadapter «West Side Story», la mythique comédie musicale de Broadway, jouée pour la première fois en 1957. Et il l’a relevé en restant fidèle à l’époque, aux personnages, et à l’histoire de l’œuvre originale, basée sur une trame shakespearienne. Celle d’une romance impossible, malmenée par le racisme dans le New York des années 1950, entre la fougueuse Maria et le séduisant Tony, sur fond d’affrontements entre bandes rivales – les Jets et les Sharks - qui se disputent le contrôle de l’Upper West Side de Manhattan. Pour interpréter ces rôles titres, le réalisateur multi-oscarisé a fait appel à Ansel Elgort («Baby driver» et «Nos étoiles contraires»), et à Rachel Zegler, choisie parmi plus de 30.000 candidates. Dès les premières notes de «Tonight» ou de «I feel pretty», on succombe à la magie de la voix cristalline et intense de l’actrice, qui fait ses premiers pas au cinéma.
Dans les vraies rues de la Grande Pomme, on assiste à des scènes de combats réalistes et à des chorégraphies millimétrées et virevoltantes, le tout, au rythme de l’iconique partition de Leonard Bernstein et Stephen Sondheim, arrangée par le compositeur américain David Newman. Six décennies après la première adaptation de Robert Wise, qui a raflé dix statuettes aux Oscars, le cinéaste de 74 ans, qui signe son tout premier film musical, offre une version lumineuse et dynamique, portée par une sublime photographie. «Ce film est probablement le plus intimidant de toute ma carrière», a affirmé le cinéaste.
«West Side Story», de Steven Spielberg (2h36).
«Les Tuche 4», d'Olivier Baroux
Les Tuche sont de retour pour Noël. Au menu de ce quatrième opus : des frites bien sûr, de la sauce samouraï, quelques bières fraîches, mais aussi une pointe de magie, et une histoire à la «David contre Goliath» placée sous le signe de la guerre contre la surconsommation. Après que Jeff a démissionné de son poste de président de la République, la célèbre famille retrouve son fief natal de Bouzolles. Alors que Noël approche à grand pas, Cathy (Isabelle Nanty) n’a qu’un seul souhait : que sa sœur Maguy, également interprétée par l’actrice, se joignent à eux et que son mari Jean-Yves, campé par Michel Blanc, se réconcilie avec Jeff. Au lieu de ça, les deux hommes, fâchés depuis 10 ans pour une histoire de voiture, vont encore une fois se déclarer la guerre. Jeff veut sauver l’usine du père Noël, les petits artisans, et faire rêver les enfants en leur offrant gratuitement l’irrésistible jouet fait main «Bobo le batard».
Son beau-frère, lui, patron d’une usine appartenant à une grosse société de commerce en ligne baptisée «Magazone», ne pense qu’au chiffre d’affaires. «Les gros gagnent, les petits meurent», lance-t-il. Mais la célèbre famille, aussi kitsch que soudée, est pleine de ressources et compte bien prouver le contraire. Outre les enfants joués par Sarah Stern, Pierre Lottin, et Théo Fernandez, alias «Coin-Coin», on retrouve à l’écran François Berléand, qui campe le rôle de…Pierre Noël, et fera fondre le cœur de Mamie Suze, interprétée par Claire Nadeau. Olivier Baroux signe une comédie chaleureuse, aux allures de petite fable sociale et truffée de gags hilarants. «C’est un conte ancré dans la réalité économique et sociale d’aujourd’hui», a expliqué le réalisateur.
«Les Tuche 4», d'Olivier Baroux (1h40).
«Rose», de Aurélie Saada
Une révolution intime. Ancienne membre du groupe Brigitte, Aurélie Saada signe un premier long-métrage émouvant, humain, et universel, qui donne tout simplement envie de mordre la vie à plein dents. «Rose» suit l’histoire d’une veuve de 78 ans aux origines juives et tunisiennes qui prend conscience qu’elle n’est pas juste une mère ou une grand-mère, mais d’abord une femme. Dans le rôle de cette septuagénaire, raffinée, drôle et sensuelle, on retrouve avec beaucoup de plaisir Françoise Fabian. Au grand dam de ses enfants, Rose décide de jouir de la vie comme elle entend, que ce soit en s’offrant un nouveau rouge à lèvre, en buvant de la vodka, ou encore en se laissant séduire par un restaurateur de plusieurs années son cadet (Pascal Elbé).
Porté par des personnages aussi attachants les uns que les autres, ce drame est une ode à la liberté, qui rappelle que la vieillesse n’est pas une fatalité, et que la féminité n’est pas une question d’âge. «Rose est inspirée essentiellement par les femmes de ma vie, mes grands-mères, ma mère, mes tantes, et par mon désir et mon bonheur immense de les voir, ou de les imaginer se libérer, renaître et se découvrir. (…) J’espère que ce film décomplexera et modifiera le regard que nous portons sur l’âge et le temps», a déclaré la réalisatrice, qui signe aussi la musique du film.
«Rose», de Aurélie Saada (1h43).