Le constat est alarmant. Selon une étude réalisée en septembre par Harris Interactive à la demande du gouvernement, près d’un Français sur deux ne s’est pas rendu dans un lieu culturel depuis l’instauration du pass sanitaire le 21 juillet dernier, alors qu’ils étaient 88 % à les fréquenter avant la pandémie.
C’est ce que révèle le journal Le Monde, qui a pu se procurer les conclusions de cette étude. Alors que la ministre de la Culture Roselyne Bachelot doit revenir, ce mercredi 27 octobre, sur ces résultats, les chiffres font froid dans le dos.
Cinéma, musée, théâtre, concert : tous les secteurs touchés
Ainsi depuis l’instauration du pass sanitaire dans les lieux de culture, seulement 51 % des Français qui se rendaient au cinéma, au moins une fois par an, sont retournés dans les salles obscures. Même son de cloche du côté des musées puisque seuls 40 % des amateurs d’art ont retrouvé les allées de ces lieux. L’art vivant est quant à lui encore plus durement touché. Un peu plus de 70 % des mélomanes se rendant au moins une fois dans l’année à un concert n’ont pas assisté à un tel événement. Les théâtres sont eux aussi désertés selon ces chiffres, puisque 75 % des spectateurs n’ont pas mis les pieds dans une salle de spectacle depuis le 21 juillet.
Une désertion amenée à durer ?
Des chiffres qui donnent le vertige et pourraient être amenés à durer. Près d’un tiers des Français assurent en effet qu’ils fréquenteront dorénavant moins les lieux culturels. En cause ? La crainte, pour 52 % d’entre eux, d’être contaminés en se rendant dans ces établissements. Des cinémas, musées, théâtres, qui pourraient également avoir à faire face à la concurrence des contenus numériques, alors que près de 25 % des Français pensent plébisciter ces formats à l’avenir.
Des données à mettre toutefois en perspective selon Jean-Marc Dumontet, directeur de plusieurs théâtres parisiens dont Bobino, Le Point virgule ou encore le théâtre Antoine, qui pointe du doigt une étude réalisée il y a deux mois et constate, de son côté, un redémarrage de l’activité. « Depuis début septembre, nous constatons une progression très dynamique et régulière de nos ventes, tendance qui semble également à l’œuvre dans d’autres théâtres parisiens » souligne-t-il. « La crise sanitaire a indéniablement bouleversé notre secteur et certains sont encore fragiles » poursuit-il mais « sachons néanmoins reconnaître l’appétence retrouvée du public pour les salles de théâtre » conclut ce dernier pour qui : « le spectacle vivant l’est toujours ! »