D.J.F. Audebert, auteur de l'ouvrage « Quotient d’utilité : devenons chaque jour plus utile » aux éditions Guy Trédaniel, dévoile au fil des pages le nouvel outil d’évaluation personnelle qu'il a mis en place, et qui permet de devenir chaque jour plus utile à la société. Un «QU» aux multiples contours.
Ce quotient d’utilité (QU), pensé par ce journaliste de formation, est un nouvel outil d’optimisation de l’utilité. Pour Didier Audebert, qui officie au sein d’une société de communication responsable « Let Me See », et qui a géré pendant sept ans la communication de la fondation Claude Pompidou, qui accompagne des personnes malades, en situation de handicap ou des personnes âgées, cette notion doit permettre de prendre conscience de l’utilité à fournir chaque jour en pierre de soutien d’une humanité défaillante, et doit inciter les institutions et chacun d'entre nous à placer la notion d'utilité comme prioritaire dans sa vie quotidienne.
Comment vous est venu l’idée de créer un outil qui permet d’évaluer l’utilité de chacun dans la société ?
La nécessité de l’utilité m’est d’abord apparue pour moi-même. J’ai eu envie d’apporter quelque chose à la bonne marche de ce qui nous entoure, et je me suis dit que c’était le moment de s’interroger sur la manière dont on peut apporter sa pierre à l’édifice. Pendant des années nous nous sommes servi sans jamais redonner quoi que ce soit en échange et ce n’est plus possible. Il faut apporter une contrepartie à notre présence sur Terre.
Comment fonctionne le quotient d’utilité ?
Il fonctionne sur un mode de calcul proche du quotient intellectuel, l’ouvrage est aussi doté de QCM pour évaluer son utilité à un instant T. Je suis parti du postulat qu’aujourd’hui on ne peut plus ne penser qu’à soi-même. Il faut à chaque fois essayer de se rendre compte à quel degré nos actions impactent ce qui nous entoure.
L’idée est d’essayer chaque jour d’avoir une réflexion utile qui automatiquement fera découler des comportements utiles dans toutes les situations de la vie. Je cite notamment 40 domaines dans lesquels il est possible d’améliorer facilement son utilité. Il s’agit d’un outil de guidage pour entrainer les gens vers une utilité avérée.
Qu’est-ce que l’utilité avérée ?
L'utilité avérée se retrouve à travers des gens qui, à leur niveau, font des choses qui servent. Soit leurs actions se répendent en cascade soit non, mais quoi qu’il advienne chaque geste utile à son importance. On est dans une société qui encourage plutôt le futile que l’utile. On laisse complètement tomber les comportements liés au bon sens.
On est dans une société qui encourage plutôt le futile que l'utile.
Or, nous savons très bien ce qu’il faut faire pour que les choses s’améliorent mais nous ne le faisons pas. Ce livre a été pensé pour faire comprendre que la fête est terminée et qu’il va falloir se retrousser les manches et devenir utile. Et ce n’est pas si compliqué. Avec des petites actions, pas à pas.
Est-ce la crise sanitaire que nous vivons depuis plus d’un an et demi qui vous a révélé cette nécessité d’être plus utile ?
C’est le XXIe siècle dans son entièreté qui m’a inspiré ce constat et m’a poussé à écrire ce livre. Je l’ai commencé bien avant la pandémie, mais le Covid a renforcé mon propos. C’est à ce moment-là aussi qu’on a vu l’utilité de certains comportements comme les couturières qui ont ressorti les vieilles machines pour faire face à la pénurie de masques au début de l’épidémie et l’inutilité d’autres. Quoi qu’il en soit, il peut y avoir toute une chaîne d’utilité qui existe et qui se réveille surtout lors de catastrophes, c’est là que l’être humain se révèle le plus à l’écoute.
Vous faites le constat d’une société égoïste et vous donnez des conseils pour améliorer cette société, être vous un idéaliste ?
Non, je ne suis pas du tout un idéaliste, même si j’aimerais qu’on devienne un pays utile. Ce sont les comportements je-m’en-foutistes qui nous font courir à notre perte, et je propose de vrais solutions concrètes. Je suis là pour faire avancer les choses. La valeur de l’utilité est ancestrale et a bercé les notions d’économie et de philosophie. C’est une belle endormie qui ne demande qu’à être réveillée et je pense que c’est le moment.
Vous listez dans l’ouvrage plusieurs propositions pour améliorer l’utilité à l’échelle nationale et régionale, est ce que le QU est aussi un programme politique ?
Oui le QU est un programme politique car c’est ce qui régit notre vie de tous les jours et on se rend bien compte que souvent les décisions politiques ne sont pas liées à l’utilité mais à d’autres intérêts. C’est un programme issu de l’utopie et de l’altruisme, qui veut renforcer le débat politique qui s’est bien souvent enlisé dans un discours inutile bercé par des ambitions personnelles. Le niveau politique ne peut pas ignorer plus longtemps le besoin d’utilité.
L’ouvrage se veut donc politique mais il contient aussi des clefs de développement personnel…
Oui, car on ne peut pas être utile à la société si on n’est pas bien soit même. Il y a pleins de facteurs qui sont des facilitateurs d’utilité et plus on est heureux, plus on peut se rendre utile. Lorsqu'on n’est pas dans le bien être, on n’a pas envie de participer au développement de la société. L’idée est d’encourager les qualités premières de chacun.
Plus on est heureux, et plus on peut se rendre utile.
Il y a les petits gestes du quotidien mais il y a aussi le fait d’identifier son utilité dans le domaine dans lequel on se sent le mieux. Il faut se servir des individualités pour les mettre au service du bien commun.
Quelle évolution envisagez-vous pour cette notion de quotient d’utilité ?
Je commence à faire des conférences dans les entreprises au niveau des ressources humaines pour faciliter la notion d’utilité dans ce milieu. Ce qui m’intéresse c’est de créer un courant pour qu’il se répande dans tous les esprits, et je recherche toute sorte de partenaires pour m’aider à faire diffuser ce discours. On a désormais besoin de concret, le moment est venu de ne plus penser qu’à soi-même.
« Quotient d’utilité : devenons chaque jour plus utile », éd. Guy Trédaniel, 334 pages, 19,90€.