Le film d'action «Un homme en colère», l'inclassable «La Nuée», le drame «Sound of Metal», le premier film de Suzanne Lindon «Seize Printemps», et «5ème set» avec Alex Lutz... Voici cinq longs-métrages à decouvrir au cinéma dès le 16 juin.
«Un homme en colère», de Guy Ritchie
Après l’excellent «The Gentlemen», Guy Ritchie revient en grande forme avec ce remake du «Convoyeur», film français de Nicolas Boukhrief sorti sur les écrans en 2004. Pour l’occasion, le réalisateur retrouve son complice, l’acteur Jason Statham, qu'il avait dirigé par le passé dans «Arnaques, crimes et botanique» ou «Snatch».
La star taciturne aux muscles saillants et au regard noir incarne le personnage de H, qui est employé comme convoyeur de fonds dans une grosse société de Los Angeles. Au cours d’une tentative de braquage, il se révèle beaucoup plus doué qu’au moment de son recrutement, tirant sur ses ennemis avec une précision quasi-chirurgicale. H a connu un drame personnel et a bien l’intention de se venger. Si le scénario manque d’originalité, «Un homme en colère» est un film d’action rythmé, efficace et brillamment réalisé grâce à une mise en scène habile traitée selon plusieurs points de vue.
«La Nuée», de Just Philippot
En France, le cinéma de genre a encore de beaux jours devant lui. La preuve avec ce film qui s’inspire aussi bien de «Petit Paysan», d’«Alien», des «Dents de la mer», de «Take Shelter», ou encore du documentaire «Anaïs s’en va-t-en-guerre». Une histoire, oscillant entre le drame social, le thriller fantastique et le film d’épouvante, qui s’intéresse à une agricultrice et une mère de famille célibataire au bord de la banqueroute. Pour sauver son exploitation, Virginie se lance dans la production à outrance de sauterelles comestibles. Mais cette petite entreprise va totalement la dépasser et elle finira par tisser une relation obsessionnelle avec ces insectes dangeureux.
Récompensé au festival du film fantastique de Gérardmer, «La Nuée» nous embarque dans une spirale infernale où la tension se fait de plus en plus intense au fur et à mesure que l’héroïne perd pied. Avec en toile de fond, le bruit assourdissant des sauterelles.
«Sound of Metal», de Darius Marder
Ruben et Lou vivent de leur passion : la musique. Enchaînant les concerts, ils parcourent les Etats-Unis à bord de leur van. Jusqu’au jour où, derrière son amour de chanteuse, Ruben assène des coups sur sa batterie sans en percevoir totalement le son. Quelques jours plus tard, le couperet tombe. Le musicien, gêné par des acouphènes, va devenir sourd et aucune opération ne pourra le guérir. Son existence vire au cauchemar. S’il va être obligé de vivre avec cet handicap, Ruben va surtout devoir l’accepter et faire preuve de résilience.
C’est l’objet même de ce long-métrage signé par le scénariste de «The Place Beyond The Pines». Un travail remarquable - récompensé à la dernière cérémonie des Oscars - a été réalisé sur le son qui nous plonge dans le monde des malentendants. Riz Ahmed est lui aussi convaincant, et s’est investi à corps perdu dans ce rôle, allant jusqu’à utiliser des implants qui couvraient sa propre voix. Une véritable expérience sensorielle qui mérite d’être vue sur grand écran.
«Seize Printemps», de Suzanne Lindon
A 16 ans, Suzanne ne se sent pas forcément bien avec les gens de son âge. Elle cherche sa place quand elle n’est pas entourée de sa famille aimante incarnée par Rebecca Marder, Florence Viala et Frédéric Pierrot. Sur le chemin de son lycée, elle croise fréquemment la route d'un comédien de près de vingt ans son aîné, qui répète au théâtre de l’Atelier. Devant l’entrée, au café ou au détour d’une ruelle, elle le traque, le piste, découvrant avec lui le sentiment amoureux.
A seulement 20 ans, Suzanne Lindon, fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, signe une œuvre prometteuse et d’une grande maturité. La jeune réalisatrice assume les références, notamment à «L’effrontée» de Claude Miller, et les silences qui viennent ponctuer ce joli portrait d’une femme en devenir, où les téléphones portables laissent place au diabolo grenadine. Suzanne Lindon entremêle aussi son récit de saynètes dansées comme un hommage à Pina Bausch et une ode à la sensualité.
«5ème set», de Quentin Reynaud
S’il était époustouflant dans «Guy» (César du meilleur acteur), Alex Lutz l’est tout autant dans «5ème set» en joueur de tennis vieillissant qui refuse toute reconversion. A l'aube de ses 38 ans, Thomas Edisson n’a jamais atteint les objectifs qu’il s’était fixés, et surtout ceux de sa mère (Kristin Scott Thomas), elle-même coach et directrice d’un club. Pourtant, adolescent, il brillait sur les courts et comptait parmi les espoirs français. Aujourd’hui, il ne lui reste plus qu'en souvenir les articles élogieux qui lui étaient consacrés.
Faisant fi des remarques de ses proches et des craintes de son épouse (Ana Girardot) qui a tiré un trait sur sa carrière de joueuse pour élever leur enfant, Thomas se met en tête de remporter le tournoi de Roland-Garros. Ainsi, il veut prouver à tous - et à lui-même - qu’il a le moral des plus grands champions… avant de raccrocher sa raquette pour une autre vie professionnelle qui lui semble déjà bien insipide. Pendant près de deux heures, on le suit au plus près dans les vestiaires, dans sa préparation physique et dans ses échanges sur le terrain. Quentin Reynaud brosse le portrait d’un homme fragilisé par la vie, qui n’a jamais réussi à balayer les échecs d’un revers de main.
Egalement à l’affiche, le film d’horreur «Sans un bruit 2» de John Krasinski, la nouvelle comédie d’Eric Lavaine «Un tour chez ma fille» avec Josiane Balasko, Mathilde Seigner et Jérôme Commandeur, «Les 2 Alfred», de Bruno Podalydès, le film d’animation «Josée, le tigre et les poissons» de Kotaro Tamura, le thriller «L’un des nôtres» avec Kevin Costner, ainsi que le drame «Land», de et avec Robin Wright.