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« Fake News : art, fiction, mensonge », l’exposition qui décrypte ce phénomène de société à la Fondation EDF

L'exposition amène a nous interroger sur notre propre rapport à l'information[© Olivia Kouassi]

La fondation EDF propose gratuitement du 27 mai 2021 au 30 janvier 2022 « Fake News : Art, fiction, mensonge », une exposition éducative et impactante. La déambulation réunit des œuvres d’artistes qui alertent et interrogent sur la prolifération de fausses informations, véritable fléau de ses vingt dernières années.

La fondation EDF, après avoir réuni des artistes engagés dans le combat écologique en 2020, poursuit un cycle de décryptage de sujets de société. « À travers leurs procédés créatifs, les artistes exposés amènent le visiteur à s’interroger sur sa crédulité et à remettre en question son rapport à l’information et à sa manière de consommer », analyse Laurence Lamy, déléguée générale de la fondation. Il s’agit ici de « lever le capot des fake news », à travers une mission éducative.

Le projet, en partenariat avec le centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI) de l’Éducation nationale, a également été développé dans une version itinérante et se déplace ainsi dans les salles de classes.

Sentiment de manipulation

L’exposition fixe, conçue pour petits et grands, est découpée en trois parties : « fabrication », « diffusion » et « risques et remèdes ». Le parcours à sens unique – Covid oblige – débute par l’œuvre d’Alain Josseau, véritable immersion dans les coulisses de fabrication d’une fausse image. Une maquette ultra-réaliste d’immeubles en ruines devant un fond vert et capté par une caméra suffit à nous transporter dans une zone en guerre. Au fil de l’exposition, entre création de faux journaux, deep fake (technique de synthèse multimédia reposant sur l'intelligence artificielle, ndlr) et montage, un sentiment de manipulation grandit.

img_0581-taille640_60ae79ed7174b.jpgAlain Josseau, G255, 2020

« Perte de contrôle  »

Des modules d’informations jalonnent le parcours et proposent de cours entretiens tantôt sur l’économie lucrative des fake news, avec Paola Tubaro, chercheuse au CNRS, tantôt sur notre crédulité face aux fausses informations avec le sociologue Gérald Bronner, et permettent de prendre un peu de recul sur la culture des « faits alternatifs » qui régit notre société actuelle.

Le parcours, pensé comme une balade dans une fiction et scénographié par l'homme de théâtre Vincent Tordjman, donne à l’exposition un vrai sentiment de cohérence. « L’objectif est de faire sentir au spectateur qu’il est dans une matrice technique, qu’au-delà de l’humain l’emballement des machines génèrent du mensonge, nous sommes dans une espèce de perte de contrôle », détaille le scénographe qui a pensé l’exposition comme un système global.

Se libérer de sa propre addiction

La situation sanitaire a eu raison d’éléments interactifs pensés pour être touchés et essayés, comme ce réseau social fictif en circuit fermé pensé par Patrick Suchet qui, grâce à un algorithme génère ses propres utilisateurs. Bien qu’il ne soit finalement pas possible de créer son propre compte, l’installation amène à s’interroger sur notre usage des réseaux sociaux.

img_0596-1-taille640_60ae7a4a580d9.jpgChris Bolin, Offlin Only (vous devez être déconnecté), 2017

Au bout du labyrinthe de fake news, l’Américain Chris Bolin nous fait une invitation à la déconnexion et propose une expérience inédite. Pour accéder à son travail, il faut soi-même se déconnecter d’Internet. Une démarche finalement assez rare dans nos vies quotidiennes.

Du 27 mai 2021 au 30 janvier 2022 à la Fondation EDF, 6 rue Juliette Récamier 75007 Paris. De mardi au dimanche de 12h à19h. Gratuit. Réservation en ligne obligatoire.

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