L'Académie des Oscars a récompensé le 25 avril dernier les meilleurs films de l'année écoulée lors de la 93e cérémonie. Certains de ces longs-métrages ont vu leur sortie reportée en raison de la crise sanitaire, mais sont attendus au cinéma dans les prochaines semaines en France. D'autres sont d'ores et déjà disponibles en VOD.
«Nomadland»
Ce road-movie contemporain, qui oscille entre drame social, documentaire et western, s'intéresse à Fern, originaire du Nevada, et à tous ces seniors américains qui, suite à la crise des «subprimes» aux Etats-Unis, ont dû prendre la route à bord de leurs vans à la recherche de petits boulots. Récompensé de l’Oscar du meilleur film, de la meilleure réalisatrice pour Chloé Zhao, et de la meilleure actrice pour Frances McDormand, «Nomadland» sortira le 9 juin prochain au cinéma.
«Minari»
Ce long-métrage s'inspire de la propre enfance du réalisateur Lee Isaac Chung et se penche sur le destin de migrants sud-coréens rêvant d'un avenir meilleur dans l'Arkansas des années 1980. Oscar du meilleur second rôle féminin, Yuh-Jung Youn y interprète une grand-mère quelque peu envahissante, mais tellement touchante, qui entretient une relation particulière avec son petit-fils. Annoncé en salles le 9 juin, «Minari» dresse le portrait d’une famille courageuse qui tente de s’intégrer par tous les moyens.
«Judas and the Black Messiah»
Dans la lignée des «Infiltrés» de Martin Scorsese, ce long-métrage réalisé par Shaka King braque sa caméra sur Fred Hampton, militant afro-américain devenu leader des Black Panthers, qui n’a cessé de se battre pour les droits civiques des minorités, jusqu'à son assassinat par la police de Chicago le 4 décembre 1969, à seulement 21 ans. Daniel Kaluuya, qui lui prête ses traits, s’est vu décerner l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. «Judas and the Black Messiah» n'est pas passé par la case cinéma, et est directement disponible en VOD sur la plate-forme MyCanal.
«Drunk»
Sorti le 14 octobre 2020, «Drunk» du Danois Thomas Vinterberg, avec Mads Mikkelsen, n’est resté à l’affiche que quelques jours en raison d'un nouveau confinement à l'automne. L’œuvre, auréolée de l’Oscar du meilleur film international, devrait être reprogrammée dès que les salles obscures pourront rouvrir dans l'Hexagone. L’occasion de (re)découvrir cette ode à la vie et à l’amitié qui met en scène quatre amis professeurs, en pleine crise existentielle, qui essaient de retrouver l’envie à travers une expérience scientifique autour de l’alcool.
«Sound of Metal»
Signé par le cinéaste Darius Marder qui a reçu les Oscars du meilleur son et du meilleur montage, ce drame revient sur le parcours chaotique et semé d’embûches de Ruben, un batteur joué par Riz Ahmed qui, au fur et à mesure des semaines, devient sourd. Lui et sa petit-amie Lou, elle aussi musicienne, vont devoir surmonter cette épreuve, chacun à leur manière. «Sound of Metal», qui s’accompagne de descriptions et de sous-titres destinés aux malentendants, sortira prochainement sur grand écran.
«Promising Young Woman»
Le scénario original - récompensé d’un Oscar - du premier film d'Emerald Fennell, ne peut laisser indifférent. L'héroïne, jouée par Carey Mulligan, décide de venger la mort de sa meilleure amie, laquelle, après avoir été violée, s'est suicidée. Grâce à un stratagème machiavélique, cette jolie blonde attire les hommes dans ses filets afin qu'ils avouent leur misogynie. Un film à voir prochainement au cinéma.
«The Father»
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître signé Florian Zeller. Son premier long-métrage adapté de sa pièce de théâtre éponyme, a obtenu l’Oscar du meilleur scénario adapté, et celui du meilleur acteur pour Anthony Hopkins. Un huis clos aux allures de thriller qui embarquera les spectateurs dans l'esprit confus d'Anthony, un octogénaire atteint de démence. Dans son appartement londonien, où les objets semblent disparaître puis réapparaître sans raison apparente, ses proches se confondent avec des étrangers. «The Father», qui sortira bientôt en salles, doit sa réussite à un montage efficace et aux interprétations d’Olivia Colman et d’Anthony Hopkins.
«Soul»
Oscar du meilleur film d’animation, «Soul» des studios Pixar est déjà disponible sur la plate-forme Disney+, ainsi qu’en Blu-ray et en DVD. Un conte onirique et philosophique sur la transmission et la mort, deux thèmes abordés par le prisme de Joe Gardner, un prof de musique afro-américain passionné de jazz qui, alors qu'il s'apprête enfin à jouer dans l'un des clubs prestigieux de New York, tombe accidentellement dans une bouche d’égout. Si son corps est encore sur Terre, son âme, elle, se retrouve dans le «Grand Avant» où elle va acquérir sa personnalité avant de revenir en humain.
«Le Blues de Ma Rainey»
Actuellement diffusé sur Netflix, ce drame musical de George C. Wolfe, adapté de la pièce d’August Wilson, se déroule à Chicago dans les années 1920. Le temps d'une journée, un groupe de musiciens de jazz qui doit enregistrer avec la chanteuse Ma Rainey (Viola Davis), surnommée la «mère du blues», débattent dans la moiteur de la salle de répétition. Et parmi eux, le trompettiste Levee, ambitieux et révolté, dernier rôle du regretté Chadwick Boseman. Un film aux deux Oscars (meilleurs maquillages et coiffures, meilleurs costumes).
«Mank»
Malgré dix nominations, ce film en noir et blanc de David Fincher est reparti de la 93e cérémonie avec seulement l'Oscar de la meilleure photographie et celui des meilleurs décors. Disponible sur Netflix depuis le 4 décembre dernier, il raconte l’histoire du brillant scénariste et alcoolique notoire, Herman Mankiewicz, qui a écrit le script de «Citizen Kane» réalisé par Orson Welles. Un héros anticonformiste remarquablement incarné par l’acteur Gary Oldman.