C’est un événement dans le monde littéraire. Gallimard publie aujourd’hui «Les soixante-quinze feuillets et autres manuscrits inédits», des écrits de Marcel Proust, perdus il y a plus de 50 ans et retrouvés en 2018. Ils constituent un véritable trésor puisqu’ils dévoilent les prémices de son œuvre culte «A la recherche du temps perdu».
«Ils étaient devenus légendaires», écrit ainsi Gallimard. Et pour cause, la seule trace qui en existait se résumait à une allusion de l’éditeur Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface du Contre Sainte-Beuve note la maison d'édition. Contrairement aux autres manuscrits de Marcel Proust, ils n’avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale en 1962.
#INÉDIT
Sortie en librairie du manuscrit le plus ancien de #LaRecherche de #MarcelProust : le Graal proustien !
« Les voici donc, ces soixante-quinze feuillets si longtemps cachés et devenus légendaires ! Ici nous approchons du moment sacré de la création. »
Jean-Yves Tadié pic.twitter.com/jjlyupH3Ch— Gallimard (@Gallimard) March 31, 2021
Il faudra attendre 2018 et la mort de Bernard de Fallois pour qu’ils réapparaissent. Après plus de 50 ans de recherche, c’est dans un carton que ce dernier les avait conservés rapporte France Info. Un carton légué à la Bibliothèque nationale, qui a donc retrouvé ce que Gallimard appelle «le graal proustien».
Ecrits en 1908, ces soixante-quinze feuillets constituent en effet un manuscrit majeur, «une pièce essentielle du puzzle» souligne la maison d'édition. Non seulement parce qu’ils livrent la version la plus ancienne d’«A la recherche du temps perdu», prix Goncourt en 1919, mais aussi les clefs pour plonger dans le monde et l’univers proustien. Un écrit légendaire qui selon Jean-Yves Tadié, qui préface l'ouvrage, permet de nous approcher «du moment sacré de la création».