Pour son premier long-métrage, le dramaturge français Florian Zeller remporte une moisson de prix et nominations. Avec Anthony Hopkins dans le rôle-titre, «The Father» fait un parcours international hors du commun et a désormais les Oscars dans le viseur.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le film a été nommé dans la catégorie «meilleur premier film» par la guilde des réalisateurs américains, après avoir reçu six nominations aux Bafta, les prix les plus prestigieux du cinéma britannique.
«C'est du jamais vu, et un signe qu'il ne faut pas enterrer les cinéastes français», a déclaré à l'AFP l'un des producteurs tricolores, Jean-Louis Livi, rappelant aussi que le film avait été nommé quatre fois aux Golden Globes, mais finalement pas récompensé.
Nominated for Best Film at the 2021 #EEBAFTAs
The Father
The Mauritanian
Nomadland
Promising Young Woman
The Trial of the Chicago 7 pic.twitter.com/VZtVhqsA5T— BAFTA (@BAFTA) March 9, 2021
A la différence d'autres films comme «The Artist» (cinq Oscars en 2012) ou «La Môme» (deux Oscars en 2008), «The Father est un premier film, tourné en anglais, à Londres, avec des acteurs anglo-saxons très identifiés», ajoute l'autre producteur français, Philippe Carcassonne.
Le film peut espérer désormais une ou plusieurs nominations aux Oscars, Graal du cinéma mondial, le 15 mars prochain à Hollywood. Ironie du sort, ce film, très maîtrisé, dans lequel Anthony Hopkins, 83 ans, incarne un Londonien âgé plongeant dans la démence, n'est pas encore sorti en France, pandémie oblige. Il arrivera sur les écrans après la réouverture des salles, promet son distributeur Orange Studio.
Outre l'acteur britannique, Florian Zeller a également embarqué dans l'aventure Olivia Colman (qui jouait Elizabeth II dans la série à succès «The Crown» et a remporté l'Oscar de la meilleure actrice pour «La Favorite» en 2019). Elle incarne la fille d'Anthony Hopkins.
«The Father» flirte parfois avec le thriller et le film d'horreur, et emporte les spectateurs dans un voyage captivant et déconcertant à l'intérieur de l'esprit d'Anthony Hopkins, en train de sombrer. Des membres de la famille deviennent méconnaissables tandis que des étrangers apparaissent inexplicablement dans son appartement londonien, qui semble lui-même se transformer sous les yeux du personnage, et ceux du spectateur.
Adaptation cinématographique de la pièce à succès du même nom qui a valu à Florian Zeller un Molière en 2014, et une kyrielle d'autres prix à l'étranger, ce long-métrage a aussi remporté la semaine dernière le Goya (prix espagnol) du meilleur film européen.