Alors que le Premier ministre Jean Castex s’apprête à faire de nouvelles annonces concernant la crise sanitaire lors d’une conférence de presse ce jeudi, à 18h, ce sont quelque 800 professionnels du cinéma, dont Karin Viard et Guillaume Canet, qui publient une tribune demandant la réouverture des salles.
Tous n’en peuvent plus d’attendre ce jour où, enfin, il sera possible de retourner voir un film sur grand écran. Tous estiment que cette fermeture est «injuste».
«Aujourd'hui, et depuis de très longs mois, les 5.913 écrans des 2.046 cinémas de France sont maintenus fermés au nom d'un principe de précaution sanitaire pourtant contredit par un avis du Conseil scientifique du 26 octobre et par l'étude ComCor de l'Institut Pasteur du 10 décembre 2020. Aujourd'hui nous pourrons donc, encore et toujours, faire la queue pour aller acheter des baskets ou une glace, nous entasser dans les supermarchés ou prendre le train, même bondé, mais nous ne pourrons pas aller au cinéma. Ni au théâtre. Et cela malgré la mise en place d'un protocole sanitaire des plus stricts et des plus fiables dès le premier jour du déconfinement», s'insurgent-ils dans un texte initié par la Société de Réalisateurs de Films, et relayé mercredi par le quotidien Le Monde.
TRIBUNE. « Votre silence et celui de votre gouvernement sont en train de tuer le cinéma français. Dans le respect des gestes barrières, de la distanciation et d’une jauge qui permette à chacun d’être en sécurité : rouvrez les salles ! Maintenant ! » https://t.co/4y3YMwteH2
— Le Monde (@lemondefr) March 3, 2021
Les actrices Karin Viard et Léa Seydoux, le réalisateur Emmanuel Mouret, qui figure en tête des nominations aux Césars 2021 pour son film «Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait», le comédien Pierre Niney et tant d’autres personnalités du monde du 7e art ont tenu à rappeler au chef de l’Etat Emmanuel Macron que «les salles de cinéma sont deux fois plus sûres que les supermarchés et trois fois plus sûres que les voyages en train», selon une étude allemande réalisée par l'Institut Hermann Rietschel, de l’Université de Berlin.
«C'est l'avenir d'une profession qui est hypothéqué, à mesure que les films terminés s'empilent chaque semaine sur les étagères des distributeurs. C'est le ‘tout plate-forme’ qui s'installe dans les habitudes et dévalorise nos ambitions et nos droits. C'est une filière industrielle économique forte de 340.000 emplois qui coule. C'est un monde de débats et d'idées qui s'appauvrit considérablement. Car le cinéma ne se préoccupe pas que du cinéma. Il se préoccupe de tout ce qui fait société, ouvre à la réflexion, à la discussion, amène la rencontre avec ce public qui nous manque à hurler. Et à qui l'on manque», ont conclu les professionnels.